Fini le tumulte avec le Port, assure D’Amour

Simon Boivin, Le Soleil, publié le 03 mai 2016

(Québec) Les «turbulences» entre le Port de Québec et le gouvernement Couillard sont de l’histoire ancienne, assure le ministre aux Affaires maritimes, Jean D’Amour, qui appuie sans réserve le projet Beauport 2020.

Le bras de fer entre le ministre de l’Environnement David Heurtel et les autorités du Port sur le projet d’agrandissement de 200 millions $, il y a un an, appartient au passé, affirme le ministre D’Amour au Soleil.

«On a échangé de façon un peu vigoureuse, convient-il. Les gens avaient des choses à se dire. Après, devant l’importance du dossier et de la préoccupation citoyenne, on a retroussé nos manches et travaillé ensemble.» Au final, Québec a accepté de laisser l’Agence canadienne d’évaluation environnementale (ACEE), plutôt que son Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), analyser le projet et ses impacts. Le ministère québécois de l’Environnement participera au processus. Le ministre D’Amour est «très à l’aise» et sûr que toutes les questions obtiendront leur réponse.

«Dans la vie, philosophe le ministre, ce qui est important, ce n’est pas d’avoir le dernier mot, mais d’avoir son mot à dire et d’agir judicieusement. Je ne me lève pas le matin en disant je veux avoir le dernier mot. Mon rôle est de faire en sorte que les citoyens reçoivent la bonne information et qu’ensemble on prenne la bonne décision.»

Nouvelle attitude

Il y a un «monde de différences» entre l’attitude de l’Administration portuaire de Québec dans ses relations avec les citoyens et celle qui prévalait à une «époque pas si lointaine», estime le ministre. Les efforts mis dans le dossier de la poussière en témoignent, selon lui. Il vante aussi sa collaboration avec le président-directeur général du Port, Mario Girard.

Le projet Beauport 2020, évalué à 190 millions $, consiste notamment en une extension de 610 mètres de la ligne de quai actuelle et un accroissement de la superficie de la plage de la Baie de Beauport. Un projet «aux premières loges de nos préoccupations», affirme le ministre responsable de la Stratégie maritime. Il note que la profondeur de l’eau permet à Québec d’accueillir bien des navires qui ne peuvent se rendre ailleurs. «Le port, en termes d’emplois directs, c’est près de 8000 jobs dans la région de Québec [cf. note d’ASLB plus bas], a insisté M. D’Amour. […] Nous, on espère que ça se fasse et qu’on bénéficie des retombées. […] Le Port s’est développé pendant des siècles, on veut le développer encore.»

Lors d’une rencontre avec le ministre fédéral des Transports, Marc Garneau, il y a deux semaines, M. D’Amour a ajouté sa voix à ceux qui pressent Ottawa de donner suite à un engagement de 60 millions $ envers le projet. Il souhaite aussi une participation fédérale à la rénovation de 300 millions $ des infrastructures du Port. «On est à la croisée des chemins, affirme M. D’Amour. Oui, les analyses se poursuivent, mais il faut espérer que le fédéral soit au rendez-vous. On parle de gros sous.»

* Selon le Port lui-même, le Port de Québec ne génère pas 8000 emplois directs dans la région de Québec, même en incluant les activités autres que le transbordement maritime de marchandises en vrac. Lire cette page pour en savoir davantage sur les retombées économiques locales du transbordement maritime de marchandises en vrac.

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