Annie Morin, Le Soleil, publié le 07 janvier 2016
(Québec) Le Port de Québec se met en mode prospection en 2016 afin de dénicher de nouveaux locataires pour les quais qu’il veut ajouter dans le secteur de Beauport.
«Au cours de la prochaine année, des démarches actives seront réalisées par l’autorité portuaire pour explorer les opportunités économiques afin d’occuper le nouveau territoire de Beauport 2020», a indiqué jeudi le président directeur général de l’Administration portuaire de Québec (APQ), Mario Girard, en marge de la cérémonie soulignant la remise de la canne au pommeau d’or, une tradition de début d’année.
Son équipe entend profiter des missions économiques menées par le Québec et le Canada et des possibilités offertes par l’ouverture du canal élargi de Panama et l’accord de libre-échange entre le Canada et l’Europe.
Se poursuit en parallèle la procédure fédérale d’évaluation des effets environnementaux du projet d’agrandissement, qui prévoit le prolongement de la ligne de quais sur 610 mètres vers l’est et le remblaiement de 17 hectares à même le fleuve. L’étude d’impact doit être déposée dans les prochaines semaines à l’Agence canadienne d’évaluation environnementale.
M. Girard n’a pas voulu préciser les secteurs d’activités qu’il visait pour le nouveau terminal multifonctionnel, qui nécessite un investissement initial de 200 millions $. «On n’exclut rien. Une chose est sûre: la diversification est importante», a-t-il répondu à une question du Soleil sur la possibilité de ramener des conteneurs dans la capitale. L’idée d’un port pétrolier a déjà été écartée précédemment.
Le grand patron de l’APQ a répété que toutes les nouvelles affectations seront soumises à son Processus environnemental de participation citoyenne (PEPC), qui prévoit la consultation du grand public.
Le Port de Québec transborde principalement du vrac solide et du vrac liquide depuis des décennies. Si bien qu’il est très sensible aux variations des prix des matières premières. En 2015, la quantité de marchandises manutentionnées a baissé pour une troisième année consécutive. Il y en a eu pour 21 millions de tonnes, comparativement à 24 millions de tonnes en 2014 et 33,1 millions de tonnes en 2012, année record.
Les grands froids de l’hiver dernier, la baisse des cours des ressources naturelles et le ralentissement économique mondial sont à blâmer, selon M. Girard. Celui-ci prévoit des résultats comparables en 2016, puis un redressement. «Ce sont des cycles», a-t-il répété plusieurs fois jeudi.
L’APQ a profité de la présence des journalistes pour dévoiler une nouvelle étude de retombées économiques commandée à KPMG.
On y apprend que 2911 emplois directs et indirects et une valeur ajoutée de 270 millions $ sont attribuables aux activités au Port de Québec. En incluant les activités maritimes qui se déroulent des deux côtés du fleuve Saint-Laurent, le nombre d’emplois de la grappe portuaire grimpe à 6910 et la valeur ajoutée à 651 millions $ dans la région de Québec.
«Au-delà de la quantité, il y a la qualité des emplois», a souligné le pdg du Port. Le salaire moyen dans le transport maritime de marchandises est de 61 500 $, comparativement à 42 600 $ dans la région métropolitaine de recensement de Québec.
Une étude précédente de la firme Secor, publiée en 2009, concluait que les activités maritimes généraient 5853 emplois dans la région de Québec. La différence est principalement attribuable à la reprise des activités au chantier maritime Davie à Lévis et à l’augmentation du nombre de bateaux de croisières passant par Québec, selon Daniel Denis, associé chez KPMG et auteur de l’étude.