Jean-Marc Salvet, Le Soleil, publié le 26 novembre 2015
(Québec) Le gouvernement de Philippe Couillard débloquera dans les prochains jours 200 millions $ pour la Stratégie maritime, un projet économique dont il cherche à faire un symbole politique.
Le ministre Jean D’Amour mettra enfin un peu plus de chair autour de l’os, lui qui est souvent accusé par les partis d’opposition de multiplier les présentations générales de la Stratégie maritime sans jamais livrer quoi que ce soit de précis.
Il dévoilera dimanche à Trois-Rivières les modalités d’un nouveau programme – programme dont les sommes ont été réservées dans le budget présenté le printemps dernier par le ministre des Finances, Carlos Leitão.
C’est d’un programme d’infrastructures maritimes dont il est question, comprend-on à la lumière d’un document consulté parLe Soleil.
Interrogé à ce sujet, le ministre délégué aux Transports et à l’Implantation de la stratégie maritime, Jean D’Amour, a confié que les ports de Montréal et de Québec n’en sont pas exclus. Mais ce programme a surtout été taillé pour répondre à des besoins aux ports de Trois-Rivières, de Saguenay, de Matane, de Gaspé, de Cacouna, de Port-Cartier, de Sept-Îles, de Baie-Comeau ou encore de Valleyfield.
Actions ciblées
Ce programme de 200 millions $ repose sur des actions ciblées – «éparpillées», diront certains critiques. Il pourra à tel endroit soutenir financièrement le prolongement d’une voie ferrée vers une zone portuaire; à tel autre, il soutiendra le prolongement d’un quai; à tel autre, par exemple à Trois-Rivières, il pourra contribuer à la construction d’un «hub», un point de jonction.
Le ministre indique que ce programme soutiendra aussi l’ouverture de «nouvelles routes maritimes» entre les différentes régions du Québec. «Il faut développer le transport maritime de courte distance», dit-il.
Le développement du cabotage est une priorité à ses yeux.
À la fin des années 90, le ministre péquiste Jacques Baril avait eu la volonté de développer le cabotage. C’est vrai, dit Jean D’Amour, mais sa politique n’avait pas été accompagnée de réels moyens.
Plus compétitifs
M. D’Amour fait valoir que chaque infrastructure maritime doit aller au bout de ses possibilités.
Une utilisation accrue du fleuve rendrait plus compétitifs les produits sortant des régions, insiste-t-il. Elle réduirait de plus la pression du camionnage sur nos routes.
Le ministre québécois invite par ailleurs le gouvernement fédéral à cesser de se désengager de ses infrastructures portuaires dans les différentes régions du Québec, à les retaper et à participer au développement du secteur maritime dans son ensemble.