Karine Gagnon, Journal de Québec, publié le 27 novembre 2015
Se défendant de demander un «chèque en blanc» pour son projet d’agrandissement Beauport 2020, le PDG Mario Girard rêve que les gens de Québec soient fiers de leur port et comprennent le privilège qu’il représente pour la ville.
Le projet de 190 M$, qui devrait attirer 100 M$ en retombées économiques, représente le plus gros investissement réalisé au port, dont la survie en dépend, répète M. Girard. Pas une ville ne pourrait se permettre de lever le nez là-dessus, le maire ayant offert son appui indéfectible.
On peut par contre aussi s’attendre à ce que le Port et la Ville répondent aux inquiétudes des citoyens et des groupes environnementaux. M. Girard dit très bien comprendre ces préoccupations dont il entend tenir compte.
Pour parvenir à rassurer les gens, le PDG entend faire preuve d’ouverture, à travers son «processus environnemental de consultation citoyenne». Il souhaite «dialoguer», et il n’y aura pas de compromis sur la sécurité. Si on n’arrive pas à la conclusion qu’il s’agit d’un projet socialement acceptable, on se remettra au travail.
Mais dialoguer ne signifie pas se braquer. Il souhaite que ses interlocuteurs débattent sur des faits, et non sur des «perceptions ou des émotions». N’allez pas essayer de lui faire dire que des groupes sont un peu de mauvaise foi dans ce dossier. Il ne veut surtout pas jouer ce jeu, répond-il.
Transit de pétrole
À propos des inquiétudes vis-à-vis du transbordement possible de pétrole dans les nouvelles installations, M. Girard répond que Québec en fait déjà depuis 50 ans. Ces opérations sont soumises aux règles de sécurité des plus strictes en vigueur au Canada. Quant à préciser quels produits passeront par Québec, il assure qu’on est toujours dans le démarchage et qu’il ne cache rien.
De retour d’une tournée de grands ports européens, le PDG rapporte par ailleurs que chacun d’entre eux détient au moins 120 hectares de terrains disponibles et en attente d’un projet. Alors qu’à Québec, on parle d’un projet d’agrandissement de 17 hectares à peine.
Serait-on plus chatouilleux à Québec qu’ailleurs? Fondée autour d’un port, Québec aurait-elle perdu de vue cette vocation? Une réflexion s’impose aussi sur ces aspects.