Agrandissement du port : le processus d’évaluation environnementale mis en doute

Radio-Canada, publié le 5 novembre 2015

Port de QuébecPort de Québec  (Photo :  Carl Boivin)

Des groupes citoyens sont sortis déçus, hier, de la première séance d’information organisée par l’Agence canadienne d’évaluation environnementale sur le projet d’agrandissement du port de Québec, Beauport 2020.

La porte-parole du groupe citoyen Vigilance Port de Québec, Véronique Lalande, doute de la pertinence de l’exercice. Selon elle, il est illogique de discuter de l’agrandissement des activités du port alors que les problèmes de poussière occasionnés par les activités actuelles persistent dans les quartiers environnants.

« Moi, je ne pense pas qu’on puisse parler d’agrandissement et d’augmentation d’activités tant que les problématiques sont là. C’est comme si la cour est déjà pleine. Même si on dit que ça n’a presque pas d’impacts, c’est déjà trop dans une cour déjà pleine. C’est pour ça que nous, on lie les deux », explique-t-elle.

L’organisme Accès Saint-Laurent Beauport, dont la mission est de redonner aux citoyens l’accès au fleuve, n’est pas rassuré non plus par le processus d’évaluation des effets de la construction d’un quai en eau profonde à la baie de Beauport.

« Ce processus canadien, on ne le connaît pas. Il n’y a pas vraiment eu d’expérience avec ce processus-là. Donc, c’est un petit peu inquiétant et préoccupant pour nous. »
— Daniel Guay, président d’Accès Saint-Laurent Beauport

Accès Saint-Laurent Beauport aurait souhaité que le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) soit impliqué, ce que le port refuse.

Transbordement au centre-ville

Le regroupement s’oppose au transbordement du vrac en milieu urbain près du centre-ville de Québec. Daniel Guay croit qu’un autre site en bordure du Saint-Laurent devrait être ciblé.

« Pour nous, c’est davantage sur des activités récréatives qu’on doit capitaliser dans ce secteur-là plutôt que sur des activités industrielles. »

Daniel Guay cite en exemple la ville de Chicago où 30 kilomètres de rive sont accessibles au public. Les activités industrielles ont été reléguées plus au sud, à l’extérieur du centre-ville.

L’Agence canadienne d’évaluation environnementale avait convié les groupes de citoyens pour leur expliquer les grandes lignes du processus d’évaluation environnementale. Des représentants des utilisateurs de la baie de Beauport, comme l’Association des kitesurfers et véliplanchistes, étaient notamment sur place.

La population est invitée ce soir. Il s’agit d’une première étape avant les séances de consultation sur le projet d’agrandissement.

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