Jean-Marc Salvet, Le Soleil, publié le 16 octobre 2015
(Québec) L’Agence canadienne d’évaluation environnementale élargira son mode de consultation sur le projet d’agrandissement du Port de Québec. Elle devrait en faire l’annonce sous peu, selon nos informations.
Le Soleil rapportait la semaine dernière que le ministère de l’Environnement du Québec s’était montré insatisfait du «plan de consultation» élaboré par l’Agence canadienne d’évaluation environnementale à propos du projet d’aménagement «d’un quai multifonctionnel en eau profonde» au port de Québec.
Dans une lettre envoyée à l’Agence, le gouvernement du Québec plaidait le fait que les citoyens devaient non seulement être informés adéquatement des tenants et aboutissants du projet, mais qu’ils devaient pouvoir exprimer et présenter publiquement leurs points de vue.
Dans une réponse expédiée par lettre cette semaine au ministère de l’Environnement du Québec, l’Agence canadienne dit accepter de bonifier son plan de consultation.
C’est du moins la lecture que fait le ministère de l’Environnement des éléments techniques de cette lettre, d’après une source proche du dossier.
Le ministre québécois de l’Environnement, David Heurtel, s’estimerait désormais satisfait du processus de consultation à venir. Ses demandes auraient été satisfaites, dit-on.
Ainsi, la période de consultation publique sur l’étude d’impact environnemental du promoteur sera d’une durée minimum de 30 jours, indique-t-on. Les citoyens pourront présenter leurs points de vue lors de séances publiques.
«Un facilitateur crédible et neutre, sans biais, sera choisi pour les séances publiques», poursuit-on.
Le Comité technique, dont font partie les experts du ministère de l’Environnement, présentera à l’Agence ses recommandations quant au déroulement des séances publiques et leur durée, précise-t-on.
Les citoyens et les groupes intéressés seront avisés «suffisamment à l’avance» du déroulement des séances publiques afin qu’ils puissent s’y préparer, dit-on encore.
Trop peu, Trop tard?
Le Parti québécois et des groupes de citoyens continuent d’exiger du gouvernement de Philippe Couillard que le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement du Québec (BAPE) reprenne le contrôle de tout le processus d’évaluation environnementale du projet. Ils soutiennent que le premier ministre québécois et son ministre de l’Environnement ont abdiqué leurs responsabilités.
Le BAPE ne sera cependant pas de la partie. Une situation que Québec a acceptée il y a déjà plusieurs semaines, tout en cherchant depuis à faire en sorte que le mandat de l’Agence canadienne d’évaluation environnementale soit le plus large possible et que le ministère de l’Environnement du Québec soit associé au processus d’évaluation. Il estimerait maintenant avoir obtenu gain de cause sur ces deux aspects.