La Chambre de commerce de Québec veut que Mulcair précise ses intentions sur trois projets

Michel Corbeil, Le Soleil, publié le 24 septembre 2015

Président et chef de direction de la Chambre... (Le Soleil, Yan Doublet)

Président et chef de direction de la Chambre de commerce, Alain Aubut profitera du passage de Thomas Mulcair à Québec pour connaître les intentions de son patrisur trois projets  économiques régionaux. (Photo: Yan Doublet, Le Soleil)

(Québec) Thomas Mulcair doit préciser ce que fera son parti pour des dossiers économiques de la région sur lesquels les députés du Nouveau Parti démocratique (NPD) donnent des réponses ambiguës, soutient la Chambre de commerce et d’industrie de Québec.

En entrevue au Soleil, le président et chef de direction de la Chambre, Alain Aubut, signale qu’il profitera du passage du chef du NPD dans la capitale, demain, pour demander ce que ferait un gouvernement néo-démocrate pour trois projets. Tous trois apparaissent sur la «liste d’épicerie» du maire Régis Labeaume.

Le premier porte sur l’agrandissement du port, au coût de 60 millions $. Le second, sur l’Institut national d’optique (INO), qui réclame un investissement de 50 millions $. Le dernier, sur l’octroi d’un centre de prédédouanement à l’aéroport, ce qui ne nécessite pas de fonds publics.

M. Aubut a pris bonne note d’une déclaration du député sortant de Beauport-Limoilou, Raymond Côté, sur le réaménagement portuaire. «C’est l’argent des contribuables», a indiqué l’élu au Soleil. «Cet argent [du fédéral] pourrait être utilisé pour d’autres projets qui pourraient avoir un meilleur rendement», notamment pour l’emploi.

«Ça veut dire quoi, ça?» lance avec un sourire le dirigeant de la Chambre de commerce, en signalant que personne n’a idée de ce qui pourrait remplacer la proposition. «Ce projet, c’est une nécessité pour la région. Quand on lit ça de la part d’un candidat, peut-on savoir ce que pense le chef?»

Alain Aubut relève que, pour l’injection de fonds à l’INO, il n’y a «pas de son, pas de lumière», du côté du NPD. Selon lui, la députée Annick Papillon (Québec) s’est contentée de trouver l’idée intéressante. Ce qui est trop court, enchaîne M. Aubut. «Oui ou non, [les néo-démocrates] financeraient-ils à hauteur de 50 millions $, s’ils prennent le pouvoir? L’INO, c’est une pépite d’or pour la région.»

Dossier de l’aéroport

Le dirigeant de la Chambre de commerce a le même malaise dans le dossier de l’aéroport. Une convention entre Transports Canada et le gouvernement américain empêche Québec d’obtenir le statut prédédouanement et seule une volonté politique peut changer les choses, croit-il. Là aussi, il déplore le flou entourant la position néo-démocrate.

Le président et chef de direction admet que les deux autres formations nationales n’ont pas fourni des réponses à tout ce que soutient la Chambre. Les conservateurs de Stephen Harper en ont fourni une pour l’INO et pour le port, en ajoutant 12 millions $ pour la promenade Samuel-De Champlain, retient-il. Mais ils ont omis de mentionner ce qu’ils feront «concrètement» pour l’aéroport.

Quant aux libéraux de Justin Trudeau, ils ne remettent pas en question les 60 millions $ pour le port. Sur les autres dossiers, leur engagement est surtout sur le principe, non pas sur la façon de les réaliser.

Alain Aubut insiste pour dire qu’il ne fait surtout pas de politique en s’adressant au leader de la formation «orange». MM. Harper et Trudeau ont rencontré les membres de la Chambre. Par deux fois avant le déclenchement des élections, Thomas Mulcair a été invité, en vain, à s’adresser à la communauté d’affaires de la région.

«Ce n’est pas une question politique», revient-il à la charge. «Quand j’ai vu ça, dans Le Soleil, qu’il venait enfin à Québec, […] y a-t-il moyen de l’interpeller sur des [dossiers], puisque ses candidats-députés nous donnent des réponses très approximatives.»

Le dirigeant de la Chambre de commerce ne s’adresse pas au chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, qui sera dans la capitale la même journée que M. Mulcair. Mais M. Aubut veut une prise de position «de gens qui sont susceptibles de prendre le pouvoir. […] À mon avis, le Bloc ne peut pas faire de différence», même dans un gouvernement minoritaire.

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