Campagne électorale : quatre candidats se prononcent sur l’agrandissement du port de Québec

Radio-Canada

Mise à jour le jeudi 17 septembre 2015
Les quatre candidats au micro de l'animateur Claude BernatchezLes quatre candidats au micro de l’animateur Claude Bernatchez  Photo :  ICI Radio-Canada/André-Anne Paré

L’agrandissement du port de Québec est l’un des enjeux régionaux au coeur de la présente campagne électorale. Quatre candidats des différents partis politiques ont pris part à une discussion, ce matin, à l’émission Première heure, à ICI Radio-Canada Première, pour en débattre.

Pour réaliser son projet baptisé Beauport 20/20, le Port sollicite une aide du fédéral de 98 millions de dollars, dont 62 millions pour l’agrandissement des quais en eau profonde et le réaménagement de la plage de Beauport.

« Nous, on pense que c’est un projet extraordinaire qui s’inscrit dans le patrimoine historique maritime », a affirmé d’entrée de jeu le candidat du Parti conservateur, Alupa Clarke, au micro de l’animateur Claude Bernatchez.

Même s’il admet que l’aspect environnemental préoccupe les électeurs de sa circonscription de Beauport-Limoilou, il est convaincu que les aspects positifs du projet, dont les retombées sont estimées à 100 millions de dollars, sont de loin plus nombreux que les inconvénients.

« Ce projet va contribuer à la création d’emplois et va contribuer à l’expansion de l’économie de la grande région de Québec. »— Alupa Clarke, candidat du Parti conservateur dans Beauport-Limoilou

S’ils sont reportés au pouvoir, les conservateurs ont promis en juillet dernier d’injecter un montant de 60 millions de dollars dans le projet d’agrandissement du port.

De son côté, le député sortant du Nouveau Parti démocratique, Raymond Côté, affirme avoir perçu, sur le terrain, un sentiment d’insécurité chez les résidents « proches de l’oeil de la tempête », qui habitent dans les quartiers situés à proximité des installations du port de Québec.

« Les gens, quelques heures après avoir fait le ménage, peuvent passer leurs doigts sur leur boîte aux lettres et montrer de la poussière accumulée. »— Raymond Côté, député sortant du NPD dans Beauport-Limoilou

« Il va falloir faire un examen sérieux et complet de ce projet-là. Voir tous les aspects et surtout le gros problème lié à ce projet d’agrandissement là, c’est qu’on n’a aucun constat de la situation concernant la contamination à la poussière. Tout est opaque », déplore Raymond Côté.

Lorsqu’on lui demande si un gouvernement néo-démocrate reconduira les 60 millions promis par les conservateurs, M. Côté se contente de dire qu’il faut d’abord examiner le dossier. « Il va falloir nous convaincre », laisse-t-il tomber.

Le candidat du Parti libéral du Canada dans Beauport-Limoilou, Antoine Bujold, est pour sa part favorable au projet. Il émet tout de même des réserves sur l’aspect environnemental du dossier.

« Oui, on a dit qu’on allait appuyer le projet d’agrandissement. Toutefois, on pense que la population doit être impliquée dans un projet comme celui-là. »— Antoine Bujold, candidat du Parti libéral du Canada dans Beauport-Limoilou

Il reproche au gouvernement conservateur d’avoir été indifférent aux préoccupations des gens de Beauport-Limoilou au cours des 10 derniers mois.

« Au niveau des problèmes de poussière, on est rendu plus loin qu’à l’étape de constater. C’est rendu le temps de proposer des solutions », lance-t-il.

À titre d’exemple, le candidat libéral promet qu’un gouvernement libéral documenterait le problème de contamination pour prendre les décisions appropriées.

« À Limoilou, des capteurs de poussière, il devrait y en avoir beaucoup plus pour qu’on puisse avoir des données crédibles en matière de qualité de l’air. »

Des études environnementales contestées

L’analyse du projet confiée à l’Agence canadienne des évaluations environnementales ne fait pas non plus l’unanimité auprès des candidats. L’homme d’affaires Charles Mordret, candidat du Bloc québécois dans la circonscription de Québec, affirme n’éprouver aucune confiance envers le processus.

Il réclame une implication du gouvernement du Québec et du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) pour mener les analyses.

« On est au Québec, les lois québécoises doivent s’appliquer. »— Charles Mordret, candidat du Bloc québécois dans la circonscription de Québec;

« Ce n’est pas un entêtement de la part du gouvernement. C’est constitutionnel. Ici, au Canada, il y a une séparation des champs de compétence. Le port est un territoire du fédéral », rétorque Alupa Clarke.

Le candidat libéral Antoine Bujold reproche l’inaction des candidats autant néo-démocrates que conservateurs dans ce dossier.

« C’est un dossier qui traîne. À un moment donné, il faut arrêter de faire de la politique et trouver des solutions. Et c’est ce que je m’engage à faire », dit-il.

Moins inquiet que ses adversaires au sujet des impacts sur l’environnement et la population, le conservateur Alupa Clarke conclut en affirmant que les analyses ne font que commencer et que la population aura l’occasion de s’exprimer.

Les participants au débat :

Raymond Côté, député sortant NPD dans Beauport-Limoilou;
Antoine Bujold, candidat du Parti libéral du Canada dans Beauport-Limoilou;
Charles Mordret, candidat du Bloc québécois dans la circonscription de Québec;
Alupa Clarke, candidat du Parti conservateur dans Beauport-Limoilou.

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