Des adeptes de sports nautiques inquiets du réaménagement de la baie de Beauport

Texte de Cathy Senay, Radio-Canada, mise à jour le vendredi 5 juin 2015 à 17 h

Des amateurs de sports nautiques craignent les répercussions du projet d’agrandissement du port dans la baie de Beauport pour la pratique de leur activité.

En début de semaine, le Port de Québec a dévoilé la vidéo promotionnelle de la première phase de son projet évalué à 200 millions de dollars. L’Association des kitesurfers et des véliplanchistes de la région de Québec (AKVQ), qui compte environ 200 membres, est inquiète.

Le président Pierre Jobidon, qui pratique la planche à voile depuis 30 ans à la baie de Beauport, croit qu’une grande portion de l’espace navigable sera perdu avec le réaménagement. Le prolongement de la ligne de quai de 600 mètres et la construction d’un arrière quai afin de recevoir le vrac qui sera entreposé dans d’énormes silos vont réduire l’espace.

Pierre Jobidon ne voit pas d'un bon oeil le projet d'agrandissement du port à la baie de Beauport.
Pierre Jobidon ne voit pas d’un bon oeil le projet d’agrandissement du port à la baie de Beauport. (Photo :  ICI Radio-Canada)

« Les aires de stockage […] vont amputer l’espace navigable d’environ le deux tiers de la plage où on navigue. Présentement, on se retrouve avec une très belle plage, après un projet comme ça, ce ne sera plus les plages de Beauport, ça va être l’anse de Beauport », dit-il.

En analysant les premières données disponibles sur le projet, Pierre Jobidon mentionne aussi que les vents, essentiels à la navigation, seront obstrués par les nouveaux silos.

« Si vous faites du vélo puis vous avez un mur devant vous, ça ne marche pas. Si vous faites de la voile et que vous avez un mur devant vous, ça ne marche pas non plus. »

« Quand je vois ce projet-là, c’est terminé la voile légère aux battures de Beauport pratiquement. »  — Pierre Jobidon

La navigation délicate

Les manoeuvres de navigation seront compliquées avec le prolongement de la ligne de quai et du quai des pêcheurs. Les adeptes de voile disposeront de moins d’espace pour partir au large et revenir vers la baie. Les navigateurs moins expérimentés pourraient en payer le prix, croit M. Jobidon.

« Ça peut causer des risques de sécurité aux débutants qui seront peut-être même pas capables de revenir du tout », explique M. Jobidon.

Les conséquences se feront aussi sentir pour la pratique du Kite surf. Deux fois par jour à marée basse, il n’y aura pas d’eau sur la plage où ce sport se pratique.

L’AKVQ profitera de la tenue de son assemblée assemblée annuelle, mercredi soir, pour former un comité qui aura pour mission de formuler des recommandations à l’administration portuaire en tenant compte des besoins des amateurs de voile.

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