Port de Québec: le bilan sur la qualité de l’air reporté

Annie Morin, Le Soleil, publié le 07 janvier 2015

Le Soleil a été informé que seules les... (Photothèque Le Soleil, Pascal Ratthé)

Le Soleil a été informé que seules les mesures provenant des stations d’échantillonnage extérieures au Port de Québec seront communiquées au public. (Photo: Pascal Ratthé, Le Soleil)

(Québec) Le Port de Québec s’était engagé à diffuser les résultats de ses analyses de qualité de l’air sur Internet dès l’automne 2014. Il faudra plutôt attendre le deuxième trimestre de la nouvelle année pour les consulter… en partie. Seulement les données qui concernent directement le voisinage seront rendues publiques.

Le Soleil a repris le plan de développement durable rendu public au printemps par l’Administration portuaire de Québec (APQ) et a demandé un suivi sur les 16 mesures avancées ainsi que les échéances correspondantes.

Parmi les actions réalisées, notons la création d’un comité interne de développement durable et d’un comité environnement pour les utilisateurs ainsi que la révision de la structure organisationnelle, qui s’est traduite par l’ajout de trois employés à l’équipe environnement comptant auparavant une seule personne.

Le comité de relations avec la communauté navigue entre deux eaux depuis le départ de son premier et possiblement dernier président, Gaston Déry, en mars. Celui-ci a été repêché par Arrimage Québec, un des principaux locataires du Port, qui l’a fait vice-président à l’environnement. Le président-directeur général du Port, Mario Girard, a déjà indiqué au Soleil que ce forum de discussion et de consultation sur les projets portuaires pourrait désormais être géré à l’interne, à l’image de ce que fait Valero (Ultramar) sur la Rive-Sud. Une décision est attendue prochainement.

Sur le terrain, le Port devait «effectuer une gestion en continu de la qualité de l’air». Cela supposait de compléter l’achat et l’installation d’équipements de suivi sur son territoire, de faire l’analyse de la qualité de l’air et de «divulguer l’information sur son site Web».

Anick Métivier, porte-parole de l’APQ, confirme qu’une vingtaine de stations d’échantillonnage ont bien été érigées à l’intérieur des limites portuaires. Elles permettent de connaître en continu le taux de particules en suspension, mais pas les matières qui se déposent.

Les résultats ne sont toutefois pas publiés sur Internet car le Port attend d’installer d’autres stations dans la communauté. Le nouveau directeur de l’environnement a révisé leur positionnement pour une meilleure efficacité logistique, précise M. Métivier. Le nombre d’appareils n’est pas déterminé, mais Limoilou, Beauport et le Cap-Blanc feront assurément partie des quartiers couverts.

«Système d’alarme»

Il faut aussi trouver la façon de présenter les données «pour que ce soit le plus compréhensible pour tout le monde». Le Soleil a été informé que seules les mesures provenant des stations d’échantillonnage extérieures au Port seront communiquées au public. L’APQ considère que les équipements actuels lui servent de «système d’alarme» et de «ceinture de sécurité» et, surtout, qu’ils n’indiquent pas nécessairement que des particules se retrouvent hors site.

L’échéance est reportée au deuxième trimestre de 2015, indique le porte-parole, ce qui nous mène au plus tard au mois de juin.

Charte environnementale «en révision»

Pour le reste, la mise à jour de la politique environnementale, promise pour le printemps, a été rendue publique en novembre. Elle tient sur une page et reprend essentiellement ce qui se trouvait déjà dans le plan de développement durable.

La procédure de vérification de conformité environnementale est terminée. Les utilisateurs du port doivent maintenant mandater un consultant externe, qui déterminera s’ils respectent le protocole imposé. S’il y a non-conformité, un plan d’action sera établi.

La Charte environnementale applicable aux locataires et aux utilisateurs du Port, due l’été dernier, est quant à elle «en révision», explique Anick Métivier. Le texte a été soumis pour commentaires aux entreprises visées, dont plusieurs ont leur siège social à l’extérieur du pays. Les discussions, qui portent sur les mots utilisés et la traduction, se poursuivent donc tranquillement.

Les plus gros dossiers, comme la réalisation d’une analyse des risques et la mise en place d’un système de gestion de l’environnement, doivent toujours aboutir dans la prochaine année. Une première reddition de comptes est annoncée pour le printemps, une plus complète est prévue en 2016. Les indicateurs de performance ne sont pas encore choisis.

Consultation à la pièce

La révision du plan d’utilisation des sols du Port de Québec devait être l’occasion d’une grande consultation publique en 2015. Mais l’administration portuaire a plutôt décidé d’amender le document datant de 2001 au fur et à mesure que de nouveaux projets se présenteront et consultera donc à la pièce.

«C’est beaucoup plus simple et ça évite de refaire un document pour refaire un document», souligne Anick Métivier, porte-parole du Port.

La Loi maritime du Canada force la consultation dans les 60 jours précédant l’adoption d’un nouveau plan d’utilisation des sols, lequel précise les usages permis en fonction des secteurs, un peu comme un plan de zonage municipal. L’obligation tombe toutefois quand il s’agit de retouches. L’APQ compte tout de même consulter la population sur les modifications et les projets d’importance. C’est la procédure d’évaluation environnementale, gérée par l’organisation elle-même, qui déterminera la nécessité et la formule des consultations.

À noter que le grand exercice de planification devait initialement se répéter tous les cinq ans, mais cela n’a jamais été fait depuis 2001.

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