Le Port de Québec se donne des balises

Isabelle Porter, Le Devoir, publié le 9 janvier 2015

Photo: Renaud Philippe Le Devoir

Le Port de Québec a fait savoir jeudi qu’il comptait soumettre tous ses projets futurs à un nouveau processus d’évaluation environnementale.

« Ce nouveau processus dotera le port d’un mécanisme formalisé, novateur et ambitieux d’évaluation des effets environnementaux », a fait valoir son p.-d.g., Mario Girard, dans un communiqué.

En vertu du plan, le Port se donne trois grandes obligations : informer les citoyens, prendre en compte leurs commentaires et faire appel à une « firme indépendante pour produire les études des effets environnementaux [sic] ».

Pour l’heure, le Port n’a dévoilé que les grandes lignes du plan et il faudra attendre quelques semaines avant d’en savoir davantage, a fait savoir le porte-parole du Port, Anik Métivier. Ce dernier ne cache pas que le Port cherche ainsi à rétablir le dialogue avec la population.

Ces dernières années, l’organisation s’est souvent fait reprocher de fonctionner en vase clos, sans égard pour l’environnement et la population qui vit à proximité de ses installations.

Or, pour Véronique Lalande, du groupe citoyen Vigilance Port de Québec, l’annonce« ne change pas grand-chose ». La firme indépendante, note-t-elle, devra travailler à partir de « critères définis par le Port » et sera en outre payée par lui. « Ce n’est pas du tout l’équivalent d’un tiers indépendant, comme une commission. » Elle ajoute que« le problème avec le Port, ce n’est pas ce qu’il dit, c’est ce qu’il ne fait pas ».

Chose certaine, ce nouveau processus s’appliquera pour évaluer le plan d’expansion du Port. Ce projet de plus 500 millions de dollars prévoit l’avancement du quai dans le fleuve et l’ajout d’installations pour le transbordement de vrac liquide (pétrole, produits chimiques, etc.), incluant un duc-D’Albe et des pipelines.

Soumis à Infrastructure Canada à l’automne dernier, il est actuellement en attente de financement. « Le projet d’agrandissement va s’intégrer à la nouvelle procédure avec une consultation publique en bonne et due forme », a précisé M. Métivier.

Le Port n’entend pas, par ailleurs, se soumettre au Bureau d’audiences publiques du Québec (BAPE) puisqu’il prétend ne pas être assujetti aux lois québécoises sur l’environnement.

L’organisation a d’ailleurs déposé une requête devant les tribunaux dans le but d’établir sa totale indépendance vis-à-vis des autorités provinciales.

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