Marchand pressé de faire monter la pression pour sécuriser Dufferin-Montmorency

ÉMILIE PELLETIER, Le Soleil, publié le 6 décembre 2022

Pour prévenir les drames comme celui ayant coûté la vie à quatre personnes en 2021 sur l’autoroute Dufferin-Montmorency, les oppositions de l’hôtel de ville de Québec demandent à la Ville de faire pression sur le ministère des Transports afin qu’il enclenche sa conversion définitive en boulevard urbain.

L’idée est dans l’air depuis un bon moment, mais l’accident mortel de septembre 2021 l’a ravivée.

La configuration du secteur routier à haute vitesse demeure au cœur des discussions citoyennes et politiques, si bien que toutes formations confondues, les élus de l’hôtel de ville de Québec militent pour la transformation de l’autoroute Dufferin-Montmorency en boulevard urbain. Ce changement trouve aussi écho auprès de certains élus de l’Assemblée nationale et à Ottawa. 

Forts de ce momentum, deux conseillers municipaux élus dans l’arrondissement de Beauport, Isabelle Roy et Stevens Mélançon, ont remis la balle entre les mains de l’administration Marchand, lundi, pendant la séance du conseil municipal. 

Élus dans les districts de Robert-Giffard et de la Chute-Montmorency-Seigneurial, ils proposent que la Ville de Québec «demande officiellement au gouvernement du Québec d’entamer les étapes qui mèneront aux travaux de conversion de l’autoroute Dufferin-Montmorency en boulevard urbain».

Plaidant pour des déplacements «plus sécuritaires», ils considèrent que la configuration actuelle de l’autoroute, sur laquelle se trouve un feu de circulation, «complexifie» la réalité des automobilistes. 

«Le tronçon de l’autoroute Dufferin-Montmorency à l’intersection du boulevard François-De Laval a été le théâtre de près d’une vingtaine d’accidents depuis 2016, dont un ayant causé de multiples décès en 2021», rappellent les deux conseillers municipaux. 

L’intersection avait d’ailleurs été jugée dangereuse par un coroner dans les années 90, mais le réaménagement recommandé n’a jamais eu lieu. 

Le MTQ s’en remet à la Ville de Québec

L’avis de proposition de Isabelle Roy, de l’opposition officielle, et de Stevens Mélançon, de la deuxième opposition, survient alors que le ministère des Transports a promis tout récemment la mise en service d’un radar photo dans ce tronçon au début de l’année 2023.

De quoi «améliorer la sécurité et la fluidité de la circulation dans ce secteur fort achalandé», faisait valoir le MTQ.

Mais c’est «trop peu, trop tard», pensent plusieurs. Le temps est maintenant venu, selon les oppositions, de passer à la prochaine étape. 

Pour que le ministère des Transports évalue la possibilité de transformer véritablement l’autoroute en boulevard riverain, il lui faut toutefois obtenir une résolution du conseil municipal, rapportait Le Soleil en août dernier. 

Chose qui n’a toujours pas été faite.

L’équipe du maire Bruno Marchand avait fait de la métamorphose de l’autoroute Dufferin-Montmorency un engagement phare lors de sa campagne électorale. Elle avait aussi formulé la demande voulant que le «prochain gouvernement s’engage à étudier et apporter les modifications nécessaires pour rendre ce secteur plus sécuritaire et plus convivial», aux dernières élections provinciales. 

L’administration Marchand s’était également commise à affirmer que la Ville procéderait «à toutes les étapes nécessaires pour faire avancer le dossier rapidement» auprès du gouvernement du Québec. Ce dernier ne s’est d’ailleurs jamais prononcé en faveur d’un changement de vocation de l’autoroute à l’est de la ville.

Par ailleurs, au-delà de la sécurité, des groupes citoyens estiment qu’un boulevard urbain redonnerait l’accès au fleuve à la population.

La reconversion «offrirait aussi un contexte favorable pour la phase IV de la promenade Samuel-De Champlain», plaident les élus municipaux de Québec d’abord et d’Équipe Priorité Québec dans leur avis de proposition.

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