L’Oasis du Port de Québec tente de trouver son erre d’aller

FRANÇOIS R. POULIOT, Le Soleil, publié le 21 juillet 2022

Inauguré en grande pompe au Bassin Louise il y a près de trois semaines, le tout premier bain portuaire du continent américain gagne des adeptes… mais tranquillement.

«On a déjà nos habitués», lance néanmoins Joannie Bouchard, une gestionnaire de l’Oasis du Port de Québec rencontrée sur place par Le Soleil. Et ces «habitués», ce sont principalement des résidents des alentours, qui apprécient, selon elle, pouvoir venir «se baigner ou prendre un verre» à deux pas de la maison.

«L’eau est vraiment bonne», confirme, les cheveux encore mouillés, un de ces habitués ayant été témoin de la discussion. Bonne et «propre», d’ajouter Joannie Bouchard. Pour éviter que des débris ou des poissons viennent gêner les baigneurs, un large filet a été installé pour séparer l’eau dédiée à la baignade du reste de la marina.

En moyenne, la fin de semaine, «entre 1000 et 1100 baigneurs sautent à l’eau chaque jour», précise Marc-Olivier D’Amours, directeur général du Village Nordik du Port de Québec, organisme à but non lucratif qui a pour mandat d’animer les lieux. Durant la semaine, le bassin, qui peut en temps normal accueillir simultanément jusqu’à 300 baigneurs, en voit passer entre 250 et 500. «Mais avec les vacances qui débutent, on commence à voir une nette augmentation, s’enthousiasme M. D’Amours au bout du fil. Le fleuve se démocratise!»

Les pieds dans l’eau sous un soleil de plomb, un couple surveille ses enfants qui pataugent, pas très loin. Le papa, propriétaire d’un bateau et membre de la marina, se dit bien heureux du nouvel aménagement. «On adore venir ici, dit-il. On apporte notre lunch et on passe des heures.»

En plus de l’aire de baignade libre et des corridors de natation, accessibles sept jours sur sept, une aire de détente et un bar sont ouverts selon le même horaire. L’animation se poursuit même au-delà, en soirée, et ponctuellement, on y présente des spectacles musicaux.

Assez publicisé?

Si la nouvelle voisine de l’Espace 400e plait aux résidents du secteur Vieux-Port, l’Oasis gagnerait à être plus connue, croient des employés du bar rencontrés par Le Soleil. «Il y a toujours une belle ambiance, mais ça pourrait être beaucoup plus achalandé.» Un autre employé acquiesce: «On aurait pensé que le Port aurait fait plus de publicité.»

De son côté, l’Administration portuaire de Québec fait état d’un «beau taux de participation». S’il concède qu’une meilleure signalisation pourrait certainement accroître l’affluence vers les installations — ce qui sera fait «très prochainement» — Frédéric Lagacé, directeur des communications de l’organisation, dit miser d’abord et avant tout sur les médias sociaux pour faire connaître l’Oasis.

Principal véhicule promotionnel, la page Facebook du Port de Québec compte plus de 17 000 abonnés. «On y a d’ailleurs partagé récemment une superbe vidéo promotionnelle!», lance fièrement M. Lagacé.

Mais sur le plan de l’achat publicitaire sur Facebook et Instagram? Rien à signaler.

L’effet FEQ

L’Oasis, située en basse-ville, aurait toutefois subi les contrecoups d’un Festival d’été de Québec (FEQ) concentré en haute-ville. Il faut dire que les vingt jours depuis l’ouverture de l’Oasis comprennent les douze jours du populaire festival. «Le FEQ, ça a beaucoup paru, soutient un des employés du bar. Vers 16h, la place se vidait.»

Qu’à cela ne tienne, l’Oasis «s’ajuste», selon la gestionnaire Joannie Bouchard. Avec une programmation musicale qui se garnit tranquillement et une offre alimentaire qui en fera tout autant — le réputé restaurant Laurie Raphaël débarquera très bientôt avec son foodtruck —, Mme Bouchard est confiante que «l’endroit deviendra assurément une destination».

Les commentaires sont fermés.