FRANÇOIS R. POULIOT, Le Soleil, publié le 31 mai 2022
Le Port de Québec pourra accueillir ses premiers baigneurs dès la fin du mois de juin. Aménagé dans le secteur d’Espace 400e, le bain portuaire — le tout premier en Amérique du Nord — sera entièrement gratuit et pourra admettre simultanément jusqu’à 300 personnes.
Expérimentés ou non, qu’ils s’adonnent au crawl, à la nage papillon ou à la brasse, les nageurs pourront bénéficier de cinq couloirs de natation de 50 mètres chacun, soit la longueur d’une piscine olympique. Un espace de baignade libre, plus petit, permettra également à tous de se rafraîchir.
«Excellente» qualité de l’eau
Comment convaincre les gens de venir s’y baigner? Une eau de qualité est une condition sine qua non pour les passants sondés par Le Soleil près d’Espace 400e. Les instigateurs se font rassurants : les résultats des huit campagnes d’échantillonnage effectuées depuis 2003 dans le bassin Louise faisaient état de moins de 20 coliformes fécaux par 100 millilitres. Ce taux correspond aux standards du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques pour permettre les activités récréatives. «C’est une eau d’excellente qualité, soutient Michel Beaulieu, porte-parole de la Société des Gens de Baignade. Ça se compare aux lacs.»
Contrairement à la Baie de Beauport, le bain portuaire du bassin Louise permettra la baignade sept jours sur sept grâce à son emplacement complètement isolé du reste du fleuve. «Le problème à la Baie de Beauport, c’est les surverses, poursuit M. Beaulieu. En temps de pluie, il y a un drainage des eaux de la ville et des égouts mélangés qui fait en sorte qu’on a une dégradation de la qualité de l’eau. Le bassin Louise est à l’abri de cela.»
Pratico-pratique
Aménagé à l’aide de pontons flottants et d’une rampe donnant accès à l’eau, le bain portuaire sera accessible entre 8h et 18h aux résidents et touristes désireux de profiter d’une eau dont la température estimée se situera autour de 20 degrés Celsius. Pour les nageurs plus aguerris, la réservation de corridors pourra être possible. Vestiaires, casiers et douchettes seront mis gratuitement à la disposition des utilisateurs.
En période de pointe, cinq sauveteurs seront en poste pour assurer la sécurité des baigneurs, précise Marc-Olivier D’Amours, directeur général du Village Nordik du Port de Québec, organisme à but non lucratif ayant pour mandat d’animer les lieux. Des vestes de sauvetage seront également fournies, et ce, gratuitement. Plus qu’une aire de baignade, la version estivale de l’Oasis offrira également un espace détente où tous pourront relaxer à l’abri du soleil.
Un concept quatre saisons
Pour Mario Girard, président-directeur général du Port de Québec, cette première phase du projet Oasis, concept plus large qui, dit-on, s’articulera autour des quatre saisons, représente «un bel ajout» à ce qui fait la distinction du secteur. «Vingt% de notre territoire est consacré à des activités récréotouristiques», précise-t-il. Abondant dans le même sens, Michel Beaulieu croit fermement que le projet a le potentiel de contribuer à «l’image de marque» de la Ville de Québec. Si son coût d’envoi nécessitera 2,65 M$, les frais d’exploitation annuels de l’Oasis, eux, s’élèveront à 300 000 $.
Marchand ouvert à une contribution financière
En mêlée de presse mardi matin, le maire Bruno Marchand s’est montré ouvert à une éventuelle contribution de la part de la Ville de Québec pour l’exploitation du site. «On est ouvert à travailler avec le Port. Comment on peut faire pour que ce port soit intégré dans sa communauté et notamment par des activités portuaires en essayant de diminuer les effets, mais entre autres aussi par l’utilisation des espaces pour les citoyens? On est très ouverts, on trouve que c’est une très bonne approche et on va travailler avec eux là-dedans, c’est sûr», a-t-il exprimé, sans toutefois dévoiler la hauteur du financement que pourrait assumer la Ville dans les prochaines années.
Promenade portuaire du Foulon
Par ailleurs, questionné au sujet de la promenade portuaire du Foulon, qui correspond aux deux kilomètres de piste cyclable séparant l’anse Brown et la Côte Gilmour, Mario Girard a affirmé que le projet, lancé en 2014, était «toujours dans les cartons» et que «des rencontres avec les gouvernements» avaient actuellement lieu. «On souhaite véritablement que ce projet se concrétise», a-t-il laissé tomber, rappelant que sa mise en oeuvre avait été retardée pour des raisons de financement. (Avec Émilie Pelletier)
