ÉMILIE PELLETIER, Le Soleil, publié le 1er septembre 2022
Des citoyens veulent voir les partis politiques s’engager pour faire de l’aménagement du littoral est «le prochain grand projet pour Québec». Aucun représentant de l’actuel gouvernement n’a toutefois répondu à l’appel. «Ça nous inquiète», laissent tomber les militants.
Des citoyens veulent voir les partis politiques s’engager pour faire de l’aménagement du littoral Est «le prochain grand projet pour Québec». Aucun représentant de l’actuel gouvernement n’a toutefois répondu à l’appel. «Ça nous inquiète», laissent tomber les militants.
Les attentes citoyennes sont grandes pour l’«avenir» de l’est de la ville de Québec.
La Table citoyenne du Littoral Est de Québec rêve depuis longtemps l’aménagement du secteur. Elle interpelle maintenant les candidats aux élections provinciales à s’engager pour réaliser ce qu’elle entrevoit comme un grand chantier, notamment en concrétisant la réalisation de la phase IV de la promenade Samuel-De Champlain. Ils incluent la transformation de l’autoroute Dufferin-Montmorency en boulevard urbain dans leurs requêtes, afin de «désenclaver» le fleuve.
La rencontre de jeudi regroupait des représentants de tous les paliers de gouvernement et des candidats aux élections provinciales, venus appuyer la mobilisation.
Trois membres de la Table citoyenne Littoral Est, de gauche à droite : Marcel Paré, Patrick Albert et Daniel Guay. [LE SOLEIL, PATRICE LAROCHE]
Appelés à se présenter au micro, aucun membre de la Coalition avenir Québec, du Parti conservateur du Québec ou du Parti libéral du Québec n’a répondu.
«C’est décevant. Le fait qu’ils soient absents malgré les invitations, ça nous inquiète et ça nous met en colère aussi», regrette le porte-parole du regroupement, Daniel Guay.
«Inverser la tendance»
À ses côtés, Patrick Albert, membre de la Table et résident du quartier Giffard, affirme que «dans le passé, beaucoup de projets ont avorté en raison de l’interêt variable des différents gouvernements».
Il doute toujours de l’intérêt de l’actuel gouvernement pour le secteur, outre que pour son projet de troisième lien. Une sortie pourrait aboutir près de l’axe visé par une transformation, même si les «besoins pour un troisième lien n’ont pas encore été démontrés».
Plutôt que des autoroutes, «on veut inverser la tendance, affirme M. Guay. Caché derrière une autoroute à six voies, le cours d’eau n’est plus accessible aux citoyens depuis les années 1970.
L’appétit y est pourtant au sein de la population de retrouver les berges. À l’ouest de la ville, la promenade Samuel-De Champlain leur a permis de le faire. «»
« Pourquoi pas à l’est? »— Table citoyenne du Littoral Est
La Table citoyenne du Littoral Est déplore que les quartiers de ce coin de la ville ont été «les parents pauvres» en matière d’investissement et d’initiatives destinés à revitaliser» le secteur.
«Injustice»
Jusqu’ici, le projet proposé par la Coalition avenir Québec comprend une phase IV de la promenade avec des percées visuelles sur le fleuve. Le maire Bruno Marchand, appuyé du conseil municipal, demande plutôt un projet semblable à celui qui existe en bordure du boulevard Champlain à l’ouest de la ville.
«La CAQ a pris la Capitale-Nationale pour acquise, elle a négligé l’est [et] ça a créé une injustice», considère le député solidaire sortant de Jean-Lesage, Sol Zanetti».
La Table souhaite maintenant rétablir l’équilibre, avec «des aménagements donnant désormais accès au fleuve en tout point entre le Domaine Maizerets et la Chute Montmorency». Ses membres rêvent notamment d’une forêt urbaine sur les terrains de l’ancien dépotoir de Beauport, un accès amélioré à la baie de Beauport, une piste multifonctionnelle, des aires de repos et tout le reste. Comme à l’ouest.
Par une vidéo présentant le territoire ceinturé qu’ils comptent se réapproprier, les membres de la Table espèrent stimuler la mobilisation citoyenne, au vu d’un «littoral d’une grande beauté qui ne demande qu’à être mis en valeur». Ils ont même diffusé des images de ce à quoi pourrait ressembler et espèrent «inspirer» les politiciens à se mettre en action.
Au besoin, disent-ils, ils sont prêts à «agir en chien de garde […] pour que notre voix soit entendue».