Une nouvelle vision maritime plutôt aveugle

RICHARD GAGNÉ, Sainte-Pétronille

POINT DE VUE, Le Soleil, 28 juin 2021

Le Québec a mis sur la table 926,9 M$ en annonçant récemment sa « nouvelle vision  maritime » des prochaines années afin de « faire du Saint-Laurent un corridor économique performant dans le respect des écosystèmes concernés et dans l’intérêt des communautés maritimes installées le long du fleuve ».

À n’en pas douter, il ferme les yeux sur le fait que les installations portuaires le long du fleuve ne lui appartiennent pas sauf les ports de Gros-Cacouna, Rimouski, Matane et Gaspé. 

La majorité relève de Transport Canada et les cinq principaux ports du territoire québécois, comme Québec et Montréal, ont à leur tête une administration portuaire canadienne (APC), dûment créée pour chacun en vertu de la Loi maritime du Canada.

Qui plus est, ces territoires portuaires échappent, entre autres, aux lois et règlements du Québec sur l’environnement et conséquemment, à une évaluation du BAPE. Ils ne sont soumis qu’à l’Agence d’évaluation d’impact du Canada. Preuve en a été faite par les tribunaux  avec le projet Laurentia du Port de Québec. 

Le fleuve est de juridiction fédérale et la plupart des ports sont donc des enclaves fédérales.

Si le Québec veut développer ce « corridor économique » à sa manière, il faudrait d’abord qu’il en devienne propriétaire.

Défi ou paradoxe pour le nationaliste gouvernement Legault!

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