Laurentia: catégoriquement non

CARREFOUR DES LECTEURS, Le Soleil, le 8 avril 2021

Peu importe les tours de passe-passe médiatiques que M. Girard essaiera de faire pour mystifier la population de la ville de Québec, jamais ce projet mal né ne sera acceptable.

La prémisse sur laquelle il est fondé est fausse; le besoin n’existe pas au départ. On va aller voler du trafic de conteneurs à Boston, à New York, à Halifax et à Montréal pour créer artificiellement une entreprise de transport dont bénéficiera au premier titre une entreprise chinoise, puis en deuxième lieu le port de Québec, le tout aux dépens des citoyens de la ville de Québec au premier titre, et de l’ensemble des contribuables québécois plus généralement. Cela ne tient pas debout; c’est à peu près la pire incarnation du capitalisme barbare: créer un besoin de toutes pièces et ériger une entreprise capitaliste cannibale pour y répondre et faire des profits, très douteux en l’occurrence.

Si toutefois M. Girard et le Port de Québec parvenaient à obtenir l’autorisation du gouvernement fédéral, sous la pression des milieux d’affaires et de la CAQ, je pense que la seule solution acceptable, du point de vue environnemental large, serait d’aller l’établir sur le site de Rabaska à Beaumont. Là, le besoin ne serait pas plus justifié, mais au moins les conséquences néfastes seraient grandement atténuées grâce à l’accès direct de cet emplacement à la voie ferrée et à l’autoroute transcanadienne. Je ne pense pas que dans un projet de 750 millions$, le coût d’achat de ces terrains ne soit un facteur limitatif déterminant.

Je souhaite ardemment que ce projet avorte pour le bien de la collectivité de Québec, pas seulement dans les quartiers centraux, mais dans l’ensemble de la ville et de ses banlieues qui vont souffrir elles aussi énormément de toute cette pollution au profit d’une entreprise étrangère.

Claude Blondin, Québec

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