Le projet d’agrandissement du Port de Québec sous le feu des critiques de l’Agence d’évaluation d’impact
TAÏEB MOALLA, Journal de Québec, Mardi, 17 novembre 2020
Le gouvernement fédéral a été bien avisé de « faire les choses dans l’ordre » dans le dossier d’agrandissement du Port de Québec, selon Jean-Yves Duclos.
C’est ce que le député et ministre libéral fédéral a déclaré mardi au Journal au lendemain de la publication d’un rapport préliminaire très critique de l’Agence d’évaluation d’impact du Canada.
Ce document concluait à « des effets négatifs importants » du mégaprojet. Or, Ottawa a systématiquement conditionné son soutien du projet au succès du processus environnemental.
« On doit prendre les conclusions du rapport au sérieux. Les conclusions intérimaires sont préoccupantes pour l’environnement naturel et l’environnement social », a laissé tomber Jean-Yves Duclos.
Selon lui, « on ne peut pas appuyer un tel projet en 2020 sans tout d’abord faire le test d’une évaluation et d’une approbation environnementales ».
Québec 21 se positionne
L’Administration portuaire de Québec répondra vendredi en conférence de presse aux « principaux points » du rapport.
De son côté, Jean-François Gosselin, chef de Québec 21, s’est formellement opposé au projet Laurentia.
« J’avais des réticences dès le début par rapport au camionnage. Ce que je vois dans le rapport vient confirmer les craintes que j’avais. Je ne peux pas appuyer ce projet-là », a-t-il fait savoir.
D’après lui, « le maire, qui a mis tout son poids politique dans le projet, fait une belle grosse stratégie politique. Il sait que le projet va être rejeté. Donc, il permet à ses deux conseillères du secteur (Suzanne Verreault et Geneviève Hamelin) de dire publiquement qu’elles sont contre le projet. Il essaye de sauver leurs sièges pour l’élection de l’année prochaine ».
L’Université Laval réagit
À l’Université Laval (UL), la rectrice Sophie D’Amours a été critiquée pour avoir participé, le 31 août, à un point de presse d’appui à Laurentia.
Invité à réagir, le porte-parole de l’UL, Simon La Terreur, a soutenu que « le processus doit suivre son cours. Si le projet Laurentia va de l’avant et obtient les approbations requises, l’Université Laval aura le levier supplémentaire pour mettre à contribution l’expertise et les connaissances de ses professeurs et de ses équipes de recherche ».