Projet Laurentia : faut que ça bouge!

Régis Labeaume, publié le 4 septembre 2020 sur Facebook

Le projet Laurentia du Port de Québec est encore pris dans une dynamique de deux poids, deux mesures avec Montréal.

Je suis un partisan du projet Laurentia parce que je crois qu’il est nécessaire de modifier les activités de transbordement sur les quais de Québec dans les années qui viennent.

Laurentia nous permettrait de concentrer ces activités de transbordement dans l’industrie des conteneurs, permettant d’aligner l’utilité d’un port en harmonie avec nos objectifs de développement durable.

Cela veut dire qu’après une période de transition, les activités de transbordement en vrac du Port seraient transférées à d’autres ports du corridor maritime du Saint-Laurent, dans l’Est du Québec. Des ports de l’Est accueilleraient avec plaisir cette activité économique dans la mesure, je présume, qu’il n’y ait aucun impact sur leurs populations. Une logique implacable puisque, généralement, ce tonnage de vrac est destiné à l’Europe ou à l’Asie, et doit ainsi transiter par le golfe du Saint-Laurent.

J’entrevois le jour où les quais de Québec serviront à l’industrie des conteneurs, avec les opérations les plus vertes en Amérique telles que planifiées par le partenaire du projet, l’entreprise Hutchison.

Cela dit, le problème qui nous préoccupe dans le projet Laurentia est que le Port de Montréal tente par tous les moyens de tuer ce projet. Il prétexte que Laurentia nuira à son avenir et à celui de son projet d’expansion à Contrecœur. Le problème est que ni Montréal ni Contrecœur n’a la profondeur d’eau nécessaire à l’accueil des bateaux transportant des conteneurs dont la grosseur augmente exponentiellement d’une année à l’autre.

Québec, elle, a ce tirant d’eau pour accueillir ces porte-conteneurs.

La morale de cette histoire est que si Laurentia ne se concrétise pas, le Québec et le Canada perdront au total des activités maritimes au profit des ports de la côte est américaine qui ont su prévoir et investir en conséquence.

En fait, un résultat de loser pour le Québec et le pays. Bravo champions!

Plus encore, imaginez que le ministre canadien des Transports, Marc Garneau, est allé donner sa bénédiction au projet de Contrecœur au détriment de Québec.

Faut vraiment le faire! Choisir que le pays qu’il représente perde au change.

Le projet Laurentia est dans un processus d’évaluation environnementale que tout le monde respecte absolument. Pas question d’outrepasser cet exercice incontournable ni ses conclusions.

Mais entre-temps, je dis au gouvernement fédéral, et particulièrement à notre élu local, le ministre Jean-Yves Duclos : pourrait-on travailler parallèlement au financement du projet en attendant les conclusions du processus environnemental? Peut-on marcher et mâcher de la gomme en même temps, comme l’a si souvent déclaré un ancien ministre des Finances du Québec?

Contrecœur a été béni sans aucune conclusion sur son impact environnemental. Quelqu’un pourrait m’expliquer? À part qu’il s’agisse de Montréal, où est le bon sens?

Saviez-vous qu’à Québec, deux partenaires privés investissent un demi-milliard de dollars dans le projet? Rien entendu de tel pour Contrecœur….

Saviez-vous que le gouvernement du Québec appuie Laurentia et est disponible pour soutenir financièrement le projet? Ils l’ont compris eux autres!

Je pourrais disserter des heures sur le sujet, mais contentons-nous de comprendre que le fédéral lève le nez sur Laurentia pour des raisons essentiellement géographiques et politiques.

Alors, il incombe maintenant à notre député de la circonscription de Québec, et puissant président du Conseil du Trésor, Jean-Yves Duclos, de jeter les gants et de se battre pour sa ville.

Son poste est stratégique dans le gouvernement et il a tous les leviers pour agir.

Plus aucun faux-fuyant ne sera accepté. Plus aucun « on travaille là-dessus » ne sera accepté. Plus aucun « on attend les conclusions de l’étude environnementale » ne sera accepté. On le sait ça, on est d’accord et on n’est pas des morons environnementaux! Et plus aucun « c’est le dossier du ministre des Transports » ne sera accepté.

Monsieur Duclos, la puck est sur votre palette et on s’attend de vous que vous la mettiez dans le filet. Go Nordiques Go!!!

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