Laurentia soumis à la loi sur Investissement Canada
Taieb Moalla, Journal de Québec, publié le 15 octobre 2020
Le gouvernement fédéral a confirmé qu’un « processus » de vérification indépendant est en cours pour examiner la participation d’une entreprise de Hong Kong dans le projet d’agrandissement du Port de Québec.
« Comme tout projet qui requiert des investissements étrangers, ce projet est soumis à la loi sur Investissement Canada. C’est un processus qui est politiquement indépendant et qui va suivre son cours », a fait savoir le ministre libéral fédéral Jean-Yves Duclos, jeudi.
D’après lui, « ce processus se fait de manière rigoureuse et indépendante de toute intervention politique […] Pour des raisons de sécurité nationale, il y a des processus rigoureux et solides ».
Jeudi, Le Journal rapportait les informations d’une source révélant qu’Ottawa craint des enjeux de sécurité nationale liés à la présence de Ports Hutchison dans le projet Laurentia de 775 M$. Cela se déroule dans un contexte de tensions entre le Canada et la Chine.
Transparence exigée
De son côté, le député conservateur Pierre Paul-Hus a exigé que le gouvernement Trudeau fasse preuve de « transparence » dans ce dossier.
« On veut avoir l’heure juste là-dessus parce que ça [la sécurité nationale] n’a jamais été invoqué comme motif pour [expliquer] le délai. On parle de plusieurs centaines de millions de dollars pour Québec », a-t-il insisté.
M. Paul-Hus estime que « s’il y a un enjeu de sécurité nationale avec Hutchison, on a un problème. L’autre problème, c’est la relation du gouvernement Trudeau avec le Port de Montréal. Les ministres libéraux de la région de Montréal ne veulent pas que le projet de Québec se fasse ».
Labeaume parle d’un « rat »
Jeudi, Régis Labeaume a d’abord assuré n’avoir « jamais » entendu parler de craintes liées à la sécurité nationale. Il a ensuite affirmé que « ça fait un peu “trumpiste” cette paranoïa-là. Il me semble que c’est de la culture politique américaine ».
Selon lui, « Hutchison a été fondée en 1969. C’est une entreprise familiale. Le gouvernement chinois n’a pas une cent là-dedans ».
Satisfait des explications de M. Duclos, le maire s’est dit convaincu que « le scud [missile] vient de Montréal […] Selon moi, votre source anonyme ne vient pas du gouvernement fédéral […] Vous avez un rat quelque part qui essaie de faire du mal au projet », a-t-il glissé en référence à la concurrence entre les ports de Montréal et de Québec.
La vice-première ministre, Geneviève Guilbault, a répété « qu’on attend après le fédéral dans ce dossier-là pour diverses choses, entre autres une évaluation [environnementale]. De prime abord, c’est un très bon projet pour Québec ».