Résolutions vertes au Port de Québec pour 2020

Sébastien Tanguay, Radio-Canada, publié le 8 janvier 2020

Après une quatrième année consécutive de croissance en 2019, le Port de Québec a le vent dans les voiles. Son ambitieux et controversé projet de terminal en eau profonde doit connaître son sort cette année.

En 2019, il a accueilli 28 millions de tonnes de marchandise et 236 700 croisiéristes.

D’ici 2025, il compte accueillir 400 000 visiteurs par année, grâce à un nouveau terminal de croisière construit au quai 30.

Et dès 2021, les autorités portuaires espèrent entamer le chantier du projet Laurentia, le port en eau profonde long comme 6 terrains de football qu’il projette à la baie de Beauport.

La facture, estimée à 775 millions de dollars, est déjà acquittée aux trois quarts par des investissements privés.

Reste à obtenir le quart restant des gouvernements provincial et fédéral et surtout à passer le test environnemental de l’Agence d’évaluation d’impact du Canada.

Celle-ci remettra son rapport d’ici la fin de l’année, prédit Mario Girard, le PDG de l’Administration portuaire de Québec.

Une année décisive

L’année s’annonce donc charnière pour le projet Laurentia qui amènerait à terme jusqu’à 700 000 conteneurs de plus par année dans la capitale.

Le port veut montrer patte verte et redorer son bilan environnemental qui a été la source de critiques au fil des années.

La cérémonie soulignant la canne à pommeau d’or, à laquelle plusieurs invités participent, était carboneutre pour la première fois cette année.

Nous allons enregistrer le nombre de kilomètres que chaque personne a parcourus pour venir ici et allons acheter des crédits carbone à l’organisme Planetair pour compenser les tonnes émises, a annoncé M. Girard devant les journalistes.

Le port estime à deux tonnes les émissions résultant de son événement. Selon une estimation préliminaire, 2 000 $ seront remis à des projets verts en sol québécois, précise Marie-Andrée Blanchet, conseillère en relations publiques pour l’Administration portuaire..

Le PDG a également souligné les initiatives environnementales mises en place par le port en 2019 : nettoyage des berges, ménage du bassin Louise ayant permis la récupération d’une tonne de déchets, aménagement d’une trame verte le long de la baie de Beauport.

Le port s’efforce toujours d’offrir le meilleur environnement et on travaille très fort de ce côté-là, a affirmé Mario Girard.

À preuve, souligne Marie-Andrée Blanchet : le terminal projeté à Beauport sera entièrement électrique, de façon à minimiser le plus possible son empreinte écologique.

Bilan critiqué

Le projet de port en eau profonde soulève néanmoins son lot d’inquiétudes parmi les citoyens.

Certains dénoncent la pollution qui découlera de sa construction et qui viendra s’ajouter aux particules nocives déjà présentes en grande quantité dans l’air de Limoilou.

Le port fait déjà face à un recours en justice intenté par un regroupement citoyen de Limoilou, qui l’accuse de polluer l’air.

Mario Girard se fait toutefois rassurant et garantit que le processus d’évaluation répond aux plus hauts standards.

Il y a 15 organismes, dont les ministères de la Santé et de l’Environnement, autant provincial que fédéral, qui siègent au comité chargé d’évaluer les impacts environnementaux d’un projet comme celui-ci. C’est très rassurant, maintient le responsable de l’Administration portuaire.

Quant aux craintes que le va-et-vient des conteneurs augmente le trafic de camions lourds dans les rues de la Ville, Mario Girard minimise.

90 % du transport au port de Québec se fait par voie ferroviaire. L’impact sera négligeable, assure-t-il.

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