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Ottawa veut protéger des îles du Saint-Laurent

Jean-Thomas Léveillé, La Presse, publié le 24 avril 2019

Trois réserves seraient ainsi créées : celle des Îles-de-Boucherville, qui jouxterait le parc national des Îles-de-Boucherville du Québec ; celle des Îles-de-Varennes-et-de-Verchères et celle des Îles-du-Lac-Saint-Pierre.

La ministre de l’Environnement et du Changement climatique, Catherine McKenna, a annoncé hier à Montréal que son ministère travaillerait de concert avec celui des Pêches et des Océans ainsi qu’avec l’Administration portuaire de Montréal, propriétaire de certaines des îles concernées, afin d’amorcer le processus de création de ces réserves.

Elle n’a toutefois pas voulu dire combien de temps ces démarches pourraient prendre, reconnaissant « qu’il y a un peu de travail à faire ».

« C’est impossible que ce soit fait avant les élections », a déclaré à La Presse Alain Branchaud, directeur général de la Société pour la nature et les parcs (SNAP) du Québec, présent lors de l’annonce, qu’il salue néanmoins.

« C’est extrêmement positif », estime le biologiste, qui croit que « ça va créer un élan » qui se maintiendra quel que soit le résultat des prochaines élections fédérales.

Les réserves nationales de faune sont un « type d’aire protégée » qui offre une « protection élevée », permettant de veiller à la conservation, à la recherche et à l’interprétation des espèces sauvages, a expliqué à La Presse la directrice du Service canadien de la faune pour le Québec, Marie-Josée Couture.

Leur création serait une bonne chose, puisque le Canada a « un travail énorme à faire » pour atteindre sa cible de 17 % d’aires terrestres et 10 % d’aires marines protégées en 2020, souligne Alain Branchaud.

Environnement Canada n’a pas voulu indiquer hier quelle était la superficie des aires protégées au Canada à ce jour.

CEINTURE VERTE

La ministre McKenna a également annoncé lors de cette conférence de presse que le gouvernement fédéral a investi 564 150 $ dans la Ceinture et Trame verte et bleue autour de la région de Montréal.

Le projet de l’organisme Nature-Action Québec vise à favoriser la connectivité des milieux naturels.

Les sommes investies ont permis d’acheter des terres, notamment des forêts matures, des milieux humides et des marécages, afin d’établir une nouvelle zone de conservation de 100 hectares et de la connecter à d’autres zones de conservation environnantes.

Des espèces en péril, comme la rainette faux-grillon de l’Ouest, vivent dans ces écosystèmes.

SOMMET ENTOURÉ DE MYSTÈRE

La ministre McKenna faisait cette annonce à Montréal alors que s’ouvrait le « Sommet des champions de la nature », qui se poursuit aujourd’hui.

L’événement est entouré de mystère : alors qu’il était pourtant commencé depuis le matin, Ottawa refusait toujours en après-midi de dévoiler le nom des participants et le programme, une information qui a finalement été publiée en fin de journée.

Ainsi, des ministres de l’Environnement du Costa Rica, du Chili, des Seychelles et de l’Ouganda participeront aujourd’hui à des discussions avec des représentants d’organisations non gouvernementales, des Nations unies, de peuples autochtones et d’entreprises, dont Walmart et Shell.

L’événement a pour objectif de « former une nouvelle coalition ambitieuse et faire progresser la protection de la nature dans le monde », affirme Environnement Canada.

Le ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne Jonathan Wilkinson doit y faire une annonce ce matin « concernant la conservation marine ».

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