Nager à la plage Jacques-Cartier bientôt possible?

BAPTISTE RICARD-CHÂTELAIN, Le Soleil, publié le 4 avril 2020

Les doux rayons du soleil printanier vous font-ils rêver des douceurs estivales, d’un plongeon dans l’eau ? Après presque 30 ans d’études, la Ville en financera une nouvelle afin d’évaluer la possibilité d’éventuellement nous permettre de nager à la plage Jacques-Cartier, en bordure du fleuve.

L’information a été diffusée récemment sur le Web. Dans un document expliquant l’octroi de gré à gré d’un contrat informatique de 680 000 $, une mention de la plage située à l’ouest des ponts a soulevé notre intérêt.

Le contrat donné à la firme Tetra Tech QI du boulevard Hamel inclut notamment «les activités de développement du portail HydroWeb [visant] à soutenir les activités de suivi et de contrôle de la rivière Lorette, faire le suivi et la compilation des débordements des réseaux d’eaux usées et appuyer les prises de décisions pour la baignade à la baie de Beauport et intégrer les modèles de la plage Jacques-Cartier».

La Ville veut donc surveiller par logiciel ses débordements d’égout dans le fleuve afin de mieux évaluer la qualité de l’eau devant ses plages.

Conseillère en communications à la Ville, Wendy Whittom confirme. «La Ville met à l’essai un modèle prévisionnel de la qualité de l’eau à la plage Jacques-Cartier afin de déterminer s’il est possible de prédire cette qualité de façon précise.»

Est-ce dire que les promeneurs de la plage de l’ouest pourront se rafraîchir dans le fleuve dès cet été ? «La Ville souhaite dans un premier temps savoir si un tel modèle est scientifiquement fiable. Ceci étant inconnu, il n’y a aucun projet concret de baignade à la Plage-Jacques-Cartier en ce moment.»

Nouvel essai

Il y a belle lurette que le dossier de la baignade à la plage Jacques-Cartier fait les manchettes.

Entre autres en 1993, Le Soleil abordait la possibilité de se baigner à la baie de Beauport et à la plage Jacques-Cartier. Les usines d’épuration inaugurée l’année précédente avaient amélioré la qualité de l’eau.

Le dossier est resté dans l’air sans qu’un politicien se mouille définitivement.

En 2006, la mairesse de Québec Andrée Boucher voulait cependant agir. Son souhait : autoriser la baignade dès cet été-là. Fin juin, Le Soleil titrait même : «La baignade d’ici peu à la plage Jacques-Cartier». Le bâtiment de services du parc riverain a été prévu pour accueillir des baigneurs», rappelait Mme Boucher. «Il y a des douches, des espaces pour se changer.»

Quelques jours plus tard, la Ville affirmait se préparer à donner son feu vert. La municipalité voulait cependant faire des tests supplémentaires afin d’évaluer la qualité de l’eau…

En 2016, 24 ans après l’entrée en fonction des usines d’épuration des eaux usées, le projet était toujours à l’étude. Le Soleil citait un nouveau rapport d’expertise de la Communauté métropolitaine de Québec soulignant qu’il n’y avait toujours pas de lieux où nager dans le fleuve autour de la capitale. Les auteurs ajoutaient que la pression était forte pour légaliser les saucettes fluviales. Des sites potentiels étaient identifiés dans le document : le parc de la Plage-Jacques-Cartier, la baie de Beauport, l’anse au Foulon et la plage Gagnon, accessible par le sentier des Grèves. À Lévis, il était question du parc de la Marina-de-la-Chaudière et de l’anse Tibbits.

À la même époque, en 2016, les premiers amateurs ont pu mettre les pieds dans l’eau à la baie de Beauport. Une première en 50 ans. La Ville avait toutefois souligné qu’elle n’était pas pressée d’étendre l’expérience à d’autres plages.

N’empêche, en 2018, la Ville a octroyé un contrat de gré à gré à un chercheur de l’Université Laval pour bâtir une méthode de prévision de la qualité de l’eau à la plage Jacques-Cartier.

Nous voici en 2020. Et un nouveau modèle permettant de prévoir la qualité de l’eau est «à l’essai».

2,6 kilomètres

«Le parc de la Plage-Jacques-Cartier longe le fleuve Saint-Laurent sur 2,6 kilomètres», dixit le site Web de la Ville de Québec. «Ce boisé naturel intéresse particulièrement les flâneurs, les contemplatifs, les ornithologues et les amateurs de pique-niques. Il attire aussi les marcheurs et les coureurs, qui affectionnent ses sentiers de terre battue ou de neige.»

À l’ouest du trajet se trouve le parc nautique de Cap-Rouge. À l’extrémité est se trouvent le sentier des Grèves (1,7 km) et la promenade Samuel-de-Champlain.

Les commentaires sont fermés.