Le Soleil, section Point de vue, publié le 30 juillet 2019
À Québec, ces conditions difficiles sont aggravées pour de nombreuses personnes résidant dans Limoilou, Saint-Roch et les secteurs centre, la qualité de l’air s’y avérant déjà médiocre, principalement en raison de la poussière et des particules fines émanant des activités de transbordement du vrac solide dans le Port de Québec.
Malgré le gain obtenu à la suite d’un recours collectif concernant la poussière rouge de 2012, le problème demeure très présent et risque même d’augmenter avec le projet d’agrandissement du Port.
Questionnée en commission parlementaire à ce sujet en mai dernier, Geneviève Guilbault, vice-première ministre et ministre responsable de la Capitale-Nationale, a clairement indiqué qu’elle ne comptait pas intervenir dans ce dossier relevant du gouvernement canadien, spécifiant que le projet d’agrandissement du Port représentait une opportunité économique importante pour la région.
Or, comme l’ont démontré des initiatives de sécurisation de vrac réalisées dans divers ports effectuant des activités similaires à celles de Québec, il se révèle tout à fait compatible d’allier intérêt économique et protection de la santé des résidents.
Alors que le gouvernement Legault n’hésite pas à confronter ses homologues d’Ottawa et à revendiquer son autonomie en matière d’immigration, d’environnement, de financement en transport comme le tramway de Québec, et j’en passe, comment la ministre peut-elle se retrancher derrière un prétexte de juridiction fédérale afin de justifier son inaction dans ce dossier qui affecte les citoyens les plus vulnérables de la capitale nationale?
Une demande est donc adressée à la ministre Geneviève Guilbault afin qu’elle revoie sa position, prenne part au débat, et exerce des pressions auprès de l’Administration portuaire de Québec, dans le but d’assurer la protection des citoyens de nos quartiers les plus pauvres, qui incluent beaucoup d’enfants. Il y va de ce qu’ils ont de plus précieux : leur santé.