Christopher Reynolds, La Presse canadienne, publié le 12 septembre 2018
L’accord de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne a stimulé le transport par conteneurs et provoqué une vague de recrutement sur les quais, ont indiqué les responsables du Port de Montréal.
Le volume de marchandises traversant les portes du deuxième port du pays a bondi de 19,7 % en juillet, par rapport au même mois l’an dernier, atteignant l’équivalent d’environ 147 000 conteneurs de 20 pieds, selon l’Association des employeurs maritimes (AEM).
Les conteneurs d’importations ont augmenté de 7,8 % pour atteindre près de 4,33 millions de tonnes au cours des sept premiers mois de l’année, par rapport à la même période en 2017, et l’essentiel de ce trafic provenait d’Europe.
L’AEM, qui assure la formation des travailleurs portuaires, ainsi que l’Administration portuaire de Montréal attribuent une grande partie des entrées de conteneurs à l’Accord économique et commercial global (AECG) signé par le Canada et l’Union européenne en 2016.
L’AECG, qui est entré en vigueur en septembre dernier, offre aux entreprises canadiennes un accès plus large à l’un des plus grands marchés du monde.
L’augmentation du trafic sur les quais a incité l’association à embaucher 50 nouveaux débardeurs et 15 auditeurs supplémentaires, et plusieurs terminaux clés ont presque doublé leur temps d’exploitation, qui est passé à 17 heures par jour ouvrable.
Selon le président et chef de la direction de l’association, Stéphane Morency, l’essor s’explique principalement par les importations de métaux et de denrées alimentaires, allant du vin au fromage, en passant par les travaux effectués sur le nouveau pont Champlain à Montréal, qui doit ouvrir en décembre.
« Il y a beaucoup d’acier sur ce pont. Et plusieurs de ces grosses poutres en L, ces énormes poutres en L, proviennent d’Europe », a-t-il observé.
Un recul du vrac
Le trafic d’ensemble au premier semestre a diminué de 4,9 % à 17,75 millions de tonnes par rapport au premier semestre de 2017, selon les chiffres du port.
Un recul précipité des cargaisons de vrac, en particulier des exportations de céréales, a engendré cette baisse, a expliqué le vice-président de la fédération qui représente les chambres de commerce du Québec, Pierre-Yves Boivin.
Serge Auclair, vice-président de l’Administration portuaire de Montréal, a souligné la nécessité de créer davantage d’accords de libre-échange au-delà des États-Unis, à mesure que s’ouvrent les marchés d’Asie et d’Europe de l’Est.
Ottawa a signé des accords, ces cinq dernières années, avec le Honduras, la Corée du Sud, l’Ukraine et, plus récemment, l’Union européenne.
La tendance à regrouper des produits tels que les céréales ou les pâtes et papiers dans des conteneurs d’expédition en acier contribue également à expliquer la hausse du trafic de conteneurs, a observé M. Auclair.
L’autorité portuaire espère ouvrir un autre terminal à conteneurs à Contrecoeur, au sud de Montréal, afin de répondre à la croissance du marché, qui a augmenté de 14 % en quatre ans, pour atteindre l’équivalent de 1,54 million de conteneurs de 20 pieds en 2017.