Terminal de conteneurs: une ligne claire et bien tracée

POINT DE VUE, Le Soleil, publié le 3 juin 2018

En réaction à la chronique «La valse des raisons d’agrandir le port» du journaliste François Bourque parue le 31 mai

Le Soleil publiait jeudi dernier une chronique de François Bourque sur le Port de Québec et son projet de développement. Le chroniqueur y faisait état de la genèse de notre projet de développement dans le secteur de Beauport en insinuant que le Port avait emprunté de multiples directions tout au long du parcours du projet pour en justifier la pertinence.

François Bourque nous fait ainsi la nomenclature des différents fondements évoqués par l’Administration portuaire de Québec (APQ) au fil des dernières années pour en conclure à une «valse de raisons». Or, les arguments évoqués en faveur du développement du secteur de Beauport, loin d’être une «valse», s’inscrivent plutôt dans une suite logique qui fait que ce projet est aujourd’hui plus que jamais pertinent.

Nous le disions en 2012 et nous le réitérons aujourd’hui; afin d’assurer son développement, le Port doit pouvoir compter sur une réserve foncière pour l’avenir. Or, nos espaces sont tous occupés aujourd’hui et le développement de grands projets dans ce contexte est toujours problématique.

Le Port a également évoqué au fil des ans le besoin de restaurer des infrastructures vieillissantes. Or, ce besoin est toujours présent. À preuve, la contribution plus que bienvenue du Fond national des corridors commerciaux de 15 M$ annoncé récemment par le gouvernement canadien témoigne de ce besoin spécifique au Port de Québec. Malgré que cette contribution nous permette de faire des investissements de plus de 30 M$, cela ne résout aucunement la problématique de fond. Les besoins pour restaurer l’ensemble du patrimoine portuaire sont estimés à 300 millions $.

Rappelons aussi que les revenus générés par nos opérations ne suffisent pas à combler les besoins financiers en lien avec la mise à niveau de nos infrastructures. Cet argument est toujours aussi solide.

C’est à partir de ces fondements que le projet d’agrandissement de Beauport s’arrime et se déploie depuis plusieurs années. La ligne est claire et bien tracée.

La même logique s’est appliquée également dans la démarche de l’APQ pour identifier la vocation commerciale du projet d’agrandissement du Port. Là où le chroniqueur voit un parcours changeant, nous y voyons une recherche systématique et rigoureuse de la meilleure vocation commerciale pour le développement de ce nouvel espace.

De multiples études sur tous les aspects et le recours aux meilleurs experts internationaux nous ont amenés vers cette décision de consacrer le projet au développement d’un terminal de conteneurs en eau profonde.

M. Bourque semble déplorer que le projet d’agrandir le Port s’est d’abord ancré dans un besoin de développement intrinsèque pour ensuite migrer vers un objectif d’être en mission pour mieux desservir le grand marché du corridor Saint-Laurent/Grands-Lacs. N’est-ce pas là plutôt un alignement exceptionnel d’intérêts et une adéquation heureuse et hautement souhaitable entre nos besoins locaux et les impératifs du marché international.

Par ailleurs, il est également important de rappeler que ce projet d’avenir pour la région et pour tout le Québec fait l’objet d’un rigoureux processus d’évaluation environnementale. Ce processus est mené par l’Agence canadienne d’évaluation environnementale et pas un ou deux, mais bien 15 ministères du gouvernement du Canada et du gouvernement du Québec y participent activement depuis plus de trois ans maintenant.

Et au-delà de ce processus réglementaire auquel nous nous soumettons de manière rigoureuse, il est aussi pertinent de rappeler que le Port est totalement engagé à maintenir le dialogue le plus ouvert possible avec la communauté pour mieux faire connaître ce projet. Nous le faisons à travers plusieurs initiatives et nous continuerons à le faire tout au long du développement de ce projet structurant pour l’économie de la région.

En somme, la destination est toujours demeurée la même, c’est-à-dire accroître les revenus autonomes du Port. À ce jour, le terminal de conteneurs en eau profonde nous apparaît comme la meilleure route et le Port de Québec est plus que jamais déterminé à garder le cap.

Alain Sans Cartier, Vice-président, Affaires publiques et Partenariats stratégiques Administration portuaire de Québec

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