La Coop fédérée injecte 90 M$ pour redonner vie aux silos blancs

JEAN-MICHEL GENOIS GAGNON, Le Soleil, publié le 5 juin 2018

La Coop fédérée injectera 90 millions $, dont 60 millions $ de sa poche, pour la construction d’un terminal maritime d’exportation de grains dans la zone industrialo portuaire Québec-Lévis. Ce développement offrira du coup une seconde vie aux silos blancs à l’Anse au Foulon.

L’annonce du projet a été faite mardi par la direction de La Coop fédérée et le ministre délégué aux Affaires maritimes, Jean D’Amour.

Québec investira 30 millions $ dans l’aventure, dont 10 millions $ avec le Fonds de solidarité FTQ sous forme d’équité par l’entremise du Fonds Capital Logistique Québec et 20 millions $ sur 20 ans provenant du Programme de soutien aux investissements dans les infrastructures de transport maritime.

En plus de l’achat des deux silos à granules existants, dont la construction et l’utilisation ont fait couler beaucoup d’encre au cours des dernières années, La Coop fédérée prévoit également ériger deux tours d’élévation de grains et huit autres silos de plus petite taille.

L’une des tours servira à réaliser la pesée et l’échantillonnage des grains sortants et la seconde sera consacrée au nettoyage.

Les nouvelles installations, d’une capacité à terme de 135 000 tonnes d’entreposage, seront accessibles par camion, par voie ferrée, par vraquier et par navire transocéanique. Si tout se déroule selon les plans des nouveaux patrons, les opérations devraient débuter cet automne. Et les travaux devraient s’échelonner jusqu’en 2021.

«Nous sommes heureux d’offrir aux producteurs de céréales et grains de nouvelles opportunités pour la mise en marché de leurs récoltes», indique Ghislain Gervais, président de La Coop fédérée.

Quatre phases

La première phase du développement consistera à exploiter et acquérir les silos blancs de Quebec Stevedoring Limited (QSL), anciennement Arrimage Québec. Le montant déboursé pour acquérir ces installations n’a pas été dévoilé.

La seconde étape prévoit entre autres la construction, à l’ouest des dômes existants, de deux autres silos de 15 000 tonnes chacun de 32 mètres de diamètre sur 30 mètres de haut, de quatre silos de 1000 tonnes chacun, d’une infrastructure pour le déchargement des camions et d’un système de convoyeurs couverts pour la manutention du grain et la réception par bateau.

Pour la troisième et la quatrième phase, La Coop fédérée prévoit ériger deux autres silos de 15 000 tonnes chacun, une station de déchargement des wagons et un convoyeur couvert pour relier le Centre de distribution Sillery et le terminal maritime d’exportation de grains.

Séances d’information

Toutefois, avant d’obtenir le feu vert, au cours des prochaines semaines, le projet devra être soumis à l’étude dans le cadre du processus environnemental de participation citoyenne. Des séances d’information sont prévues du 18 au 22 juin.

Les citoyens ont une période de 30 jours pour soumettre leurs commentaires au Port de Québec.

«On parle à terme d’un projet qui va permettre l’exportation de plus d’un million de tonnes de céréales pour une valeur de 450 millions $. Chaque année, cela va représenter des retombées économiques pour le Québec de 18 millions $», fait valoir M. Gervais, précisant qu’une cinquantaine d’emplois seront créés.

Annuellement, La Coop fédérée traite plus de deux millions de tonnes métriques de grains, ce qui représente environ 30 % du volume produit à travers la province.

La direction précise que les nouvelles installations faciliteront l’exportation de grains, comme le maïs, le soya, le blé, l’orge et l’avoine.

Au cours des dernières semaines, lors d’une entrevue avec Le Soleil, des responsables de QSL avaient confirmé que les installations des silos étaient actuellement testées par des producteurs québécois.

Rappelons que les deux dômes blancs d’une capacité de 37 500 tonnes chacun avaient été construits dans l’urgence en 2013 pour entreposer des granules de bois. Le terminal avait coûté 25 millions $ à QSL.

Le principal utilisateur, l’entreprise ontarienne Rentech, a toutefois depuis fait faillite.

Durant des mois, les installations d’une hauteur de 45 mètres, situées entre le boulevard Champlain et le fleuve Saint-Laurent, n’ont pas (ou presque) été utilisées.

Le président de QSL, Robert Bellisle, assure que malgré cette transaction, il sera toujours possible d’entreposer des granules de bois sur le site.

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