De l’argent dépensé par le Port «pour une question d’orgueil» – Les frais d’avocats auraient pu servir à améliorer les installations selon la plaignante

<b>Véronique Lalande</b><br />
Instigatrice des actions collectives
PHOTO AGENCE QMI, ANNIE T. ROUSSEL Véronique Lalande
Instigatrice des actions collectives

 

 

L’instigatrice des deux actions collectives contre le Port de Québec trouve qu’il est « navrant » que ce dernier ait dépensé 2,5 millions $ en frais d’avocats et d’experts, de « l’argent jeté par orgueil », selon elle.

Véronique Lalande a réagi jeudi à notre reportage qui faisait état d’une facture de 2,5 millions $ en frais juridiques et en expertises payés par l’Administration portuaire de Québec (APQ). Ces sommes ont été déboursées depuis janvier 2013, pour les deux actions collectives. Celles-ci demandent réparation pour les dommages subis par 35 000 citoyens de Limoilou à la suite d’épisodes de dispersion de poussières de métaux.

« Navrant »

Mme Lalande, qui est l’instigatrice des deux actions collectives, avec son conjoint Louis Duchesne, se désole de cette situation. « C’est navrant », lâche-t-elle.

D’autant plus que des études démontraient déjà au début des années 1980 que les activités du port polluent l’air et l’eau, fait-elle remarquer. « Alors qu’aujourd’hui, on se retrouve avec une problématique qui coûte des millions à la communauté. On continue de jeter de l’argent pour une question d’orgueil, pour se défendre et pour bloquer. Ce sont des millions de dollars qu’on investit dans un orgueil selon moi mal placé. »

En comparaison, les honoraires payés aux avocats et experts du groupe de citoyens sont « bien humbles », souligne Mme Lalande. Ceux-ci dépendront des gains au terme des deux procès.

Elle estime que ces sommes auraient pu être mieux investies par le Port, notamment en mettant à couvert les activités de manutention du vrac, qui occasionnent des poussières.

« L’argent qu’on investit là-dedans (dans les actions collectives), contre les citoyens, c’est de l’argent qu’on ne met pas à investir dans ces activités pour les rendre conformes. »

Le PDG du Port, Mario Girard, insiste souvent sur le fait que le Port ne reçoit pas d’argent public pour ses opérations. Véronique Lalande oppose qu’il gère un bien collectif. « Le Port de Québec est une agence fédérale autonome. Elle relève du ministère des Transports. L’entité est séparée, mais elle gère un bien public, qui sont les terres de la Couronne. Et l’argent qu’elle investit là-dedans, elle ne le redonne pas au gouvernement et au Trésor public. »

Le Port de Québec a décliné notre demande d’entrevue, étant donné que le dossier est judiciarisé.

Procès cet automne

Par ailleurs, l’avocate des citoyens, Me Clara Poissant-Lespérance, a confirmé au Journal que le procès concernant la première action collective se tiendra cet automne. Il s’étirera sur cinq semaines, entre le 1er octobre et le 16 novembre.

La première action collective touche l’épisode de poussières rouges du 25 octobre 2012. Le procès de la seconde, qui vise plusieurs incidents semblables s’étant produits depuis le 31 octobre 2010, devrait quant à lui avoir lieu à l’automne 2019.

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