Pascale Lacombe et Cathy Senay, Radio-Canada, 17 décembre 2017
Il y a quatre ans, les silos de l’Anse-au-Foulon ont été érigés dans la controverse et voilà qu’aujourd’hui, leurs propriétaires sont à la recherche de nouveaux partenaires. Les deux dômes blancs n’accueilleront plus les granules de bois de l’entreprise Rentech.
Arrimage Québec admet dans un échange de courriels avoir récemment mis fin à une entente avec son partenaire Rentech, en raison de factures impayées par ce dernier. Arrimage Québec n’a pas précisé le montant.
Les partenaires avaient signé un contrat de location de 15 ans en 2013 pour les services de transbordement et l’usage exclusif des deux silos.
Les silos d’une hauteur de 45 mètres avaient donc été construits à la fin 2013 et début 2014, au coût de 20 millions de dollars. Leur capacité est de 37 000 tonnes.
Rentech prévoyait accueillir un navire par mois et expédier 400 000 tonnes de granules de bois par an.
Ça n’a toutefois jamais été la réalité. Le premier bateau à faire le plein de granules est arrivé plus d’un an et demi après la construction des silos, en décembre 2015.
Disponibles dès maintenant, les dômes se cherchent donc une nouvelle vocation.
Un projet « baclé »
Le conseiller municipal Jean Rousseau suivait ce dossier de près à l’époque avant d’être élu.
Ce dénouement est un signe que le projet a été bâclé et que les silos n’auraient pas dû être érigés aussi rapidement.
« On a justifié la construction de ces silos, rappelons-le construit en pleine nuit sans que personne ne le sache, en raison de l’urgence d’être prêt.
« Les premières granules sont arrivées un an après, et il y a eu un peu de granules qui ont été déposées, mais jamais les volumes et les quantités qui justifiaient la construction de tels silos »
D’autres citoyens stipulent qu’ils auront Arrimage Québec à l’œil quant à l’entreposage des produits à l’avenir.
Arrimage Québec confirme qu’elle souhaite respecter la vocation du secteur dédié à l’entreposage de manutention de vrac nature, c’est-à-dire des matières naturelles comme des cultures par exemple.
Le Port de Québec souligne pour sa part qu’Arrimage Québec travaille activement à rentabiliser les dômes.