Port de Québec: les quais sous surveillance

Annie Morin, Le Soleil, publié le 26 mai 2017

(Québec) Le mauvais état des quais a refait surface lors de l’assemblée publique annuelle du Port de Québec, vendredi. Le président directeur général Mario Girard a indiqué qu’un suivi serré des infrastructures vieillissantes était réalisé tout en admettant qu’il fallait souvent fermer des sections pour assurer la sécurité des débardeurs.

Le président du syndicat des débardeurs de Québec, Stéphane Arsenault, a profité de la période de questions ouverte au public pour demander la permission de faire une tournée des quais avec des journalistes. Son objectif, a-t-il ensuite précisé, est que citoyens et décideurs constatent l’ampleur de la dégradation. Il veut aussi «aider» le Port à dégoter de l’argent pour financer les réparations.

Mario Girard a répliqué en listant les moyens utilisés pour documenter l’état des quais, parmi lesquels le sondage par géoradars, l’utilisation de plongeurs ainsi que des inspections approfondies par des firmes spécialisées. Il a fait valoir qu’environ 10 millions $ étaient dépensés annuellement pour entretenir les infrastructures.

Le pdg a aussi confirmé que l’accès est restreint quand des sections sont jugées dangereuses. Il n’était toutefois pas en mesure de dire quelle superficie est ainsi condamnée. Selon lui, il s’agit principalement d’espaces avec un faible potentiel commercial.

Danger

Stéphane Arsenault, lui, évalue que la moitié des quais représentent un danger pour ses membres, qui craignent de tomber éventuellement dans un trou. «On ne sait pas ce qu’on a en-dessous de nous», dit-il.

Pour être en mesure de reconstruire complètement les quais, un chantier de 300 millions $ sur 20 ans, il faudrait des revenus supplémentaires d’au moins 10 à 15 millions $ par année. D’où le projet d’agrandissement dans le secteur de Beauport, qui doit permettre d’augmenter les revenus, répète M. Girard. Car aucun programme fédéral n’est destiné à la réfection des infrastructures en fin de vie. «Il ne faut jamais oublier que le port de Québec est le plus vieux port au Canada», martèle le gestionnaire.

Il a finalement fallu attendre la dernière question en point de presse pour savoir que non, il n’y aurait pas de visite des quais pour les journalistes à court terme. M. Girard affirme que ce serait prématuré. Il préfère rencontrer en privé le leader syndical des débardeurs.

À nouveau rentable

Pour le reste, l’année 2016 a permis au Port de Québec de renouer avec la rentabilité. Exactement 24,8 millions de tonnes ont été manutentionnées en 2016 comparativement à 21,4 millions de tonnes l’année précédente. Du lot, beaucoup de fer, dont le prix a plus que doublé en un an. Cela a permis à l’Administration portuaire de Québec de dégager un bénéfice net de 2,6 millions $. L’an dernier, la perte atteignait 1,7 million $.

L’année à venir sera celle des croisières. Le Port s’attend à accueillir un nombre record de 131 navires de 25 lignes différentes en escale. Le nombre de visiteurs devrait atteindre un nouveau sommet autour de 200 000 visiteurs, en hausse de près du tiers par rapport à la saison dernière.

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