Isabelle Arseneau, Québec (Limoilou)
En réaction à l’article d’Isabelle Porter, « La pollution n’est plus un problème, affirme Mario Girard », publié le 17 janvier.
Le mépris qu’entretient Mario Girard à l’égard des citoyennes et citoyens de Québec est profondément navrant. Le problème épineux des poussières qui affecte les quartiers centraux de la ville de Québec reste encore bien présent. Évidemment, il est fort utile pour les acteurs en position d’autorité, soit ceux qui détiennent le pouvoir, d’entretenir l’idée que les citoyennes et citoyens sont en déficit de connaissances, qu’ils ne sont pas en mesure de comprendre les tenants et aboutissants de la controverse. Or, Véronique Lalande et Louis Duchesne, pour ne nommer que ceux-ci, ont largement démontré que cela était inexact.
Et il faut faire une rectification à ce qui est rapporté dans cet article. S’il est vrai que la première poursuite collective porte sur l’épisode des poussières de nickel (ou poussières rouges) du 26 octobre 2012, l’autre s’attaque à un problème d’une tout autre envergure. Le travail colossal qu’ont fait Lalande et Duchesne pour caractériser les poussières a permis de montrer que sa composition est complexe et contient du fer, de l’arsenic, du chrome, du cuivre, du manganèse, du cobalt, du nickel, du plomb et du zinc. Ils ont aussi établi que la présence de ces métaux, mesurée à divers points d’échantillonnage sur une période de temps étendue (plusieurs années), dépasse de manière importante les normes réglementaires en vigueur. Cela a d’ailleurs été reconnu par le juge qui a accepté cette deuxième action, en août 2015. La thèse du Port et d’Arrimage, qui dit qu’il ne s’agirait que d’un malheureux incident, unique, limité dans le temps et dans l’espace, ne tient dès lors plus.
S’il est pratique pour le Port de Québec et le maire de défendre le projet d’agrandissement sans tenir compte du problème actuel des poussières, parions que beaucoup de citoyennes et citoyens, dont je suis, ne voient pas les choses de la même manière…