Agrandissement du Port de Québec: la troisième étude acceptée

Annie Morin, Le Soleil, publié le 04 janvier 2017

(Québec) L’Agence canadienne d’évaluation environnementale (ACEE) a accepté la troisième version de l’étude d’impact environnemental du projet d’agrandissement du Port de Québec. Une période intensive de consultation publique s’enclenche.

La décision a été publicisée dans un communiqué de presse diffusé mercredi après-midi. L’ACEE a aussitôt invité le public à «formuler des commentaires sur les effets environnementaux potentiels du projet et les mesures proposées pour prévenir ou atténuer ces effets». Par écrit, cela doit se faire au plus tard le vendredi 10 février.

Une séance d’information de type portes ouvertes avec des kiosques thématiques aura lieu le 31 janvier entre 15h30 et 20h30 à l’Hôtel Ambassadeur du boulevard Sainte-Anne. Deux séances publiques avec modérateur auront lieu les 1er et 2 février en soirée au même endroit. «Des représentants des ministères fédéraux, du gouvernement du Québec et du promoteur seront sur place pour répondre aux questions», précise l’ACEE.

Un résumé de l’étude d’impact environnemental en 82 pages est mis de l’avant sur le site Web de l’agence fédérale. La version complète, qui totalise 1500 pages auxquelles il faut ajouter 10 000 pages d’études approfondies, y est aussi accessible en plus d’être disponible dans six bibliothèques de Québec.

L’Administration portuaire de Québec (APQ), qui se réjouit évidemment d’avoir franchi cette étape importante en vue de la concrétisation de son projet d’agrandissement, a aussi annoncé la tenue de sa propre journée de présentation publique de l’étude d’impact environnemental. Le lundi 16 janvier, entre 12h et 20h30, des employés et des consultants de l’APQ présenteront les différents chapitres et répondront aux questions des citoyens.

Le Port de Québec veut prolonger sa ligne de quai sur une distance de 610 mètres dans le secteur de Beauport. Les résidus de dragage doivent permettre de remblayer 16,9 hectares pour les activités portuaires. Un hectare supplémentaire est prévu pour la plage de la Baie de Beauport, qui sera rechargée et protégée par un brise-lames.

Dans son étude d’impact environnemental, le Port reprend le scénario «hypothétique» d’un aménagement en trois zones pour l’arrière-quai, où le transbordement de vrac liquide occuperait 62 % de l’espace, le vrac solide sous couvert, 20 %, et l’entreposage de marchandises générales, 18 %. Quatre dômes d’un diamètre au sol de 48 mètres, soit l’équivalent de ceux érigés pour les granules de bois à l’anse au Foulon, sont présentés ainsi qu’une cour de transit ferroviaire. La capacité d’entreposage serait de 800 conteneurs.

Peu de détails sur la qualité de l’air

Sur la délicate question de la qualité de l’air, teintée par les recours collectifs en suspens, le résumé de l’étude d’impact environnemental passe rapidement. Il est dit que la qualité de l’air dans le secteur «est affectée par plusieurs activités industrielles, les activités urbaines, les autoroutes et les activités portuaires qui émettent différents contaminants». Il est ajouté que «les éléments de la qualité de l’air se situent en deçà des valeurs seuils considérées» à l’exception des particules respirables d’un diamètre inférieur à 2,5 microns (PM 2,5) dont la moyenne triennale de concentration est «très légèrement supérieure à la norme» du Conseil canadien des ministres de l’Environnement. Elle pourrait continuer de l’être après la réalisation du projet Beauport 2020 «en raison de l’état de référence du milieu».

En tenant pour acquis que le projet serait accepté au dernier trimestre de 2017, l’APQ voudrait démarrer les travaux de construction du nouveau quai 54 et de consolidation de la plage en avril 2018 pour les terminer en décembre 2019. L’aménagement de l’arrière-quai suivrait jusqu’en 2021. L’exploitation pourrait débuter en 2020 selon l’avancement des travaux et l’intérêt d’un éventuel opérateur.

Faits saillants

  • Effets résiduels permanents sur l’environnement attribuables surtout à la perte de milieux terrestres, humides et aquatiques et donc d’habitats pour la faune.
  • Effets sur le milieu humain jugés non importants
  • Effets sur l’environnement visuel et le paysage jugés non importants
  • Mesures d’atténuation prévues pendant la construction
  • Mesures de compensation pour l’habitat du poisson
  • Investissements de 400 millions $
  • Retombées économiques annuelles directes, indirectes et induites estimées à 100 millions $ pour le Canada
  • Ajout de 1100 emplois permanents
  • Revenus supplémentaires directs et indirects de 178,4 millions $ pour le gouvernement du Canada

Les commentaires sont fermés.