Patrice Drouin, président de Gestev, et Philippe Laperrière, directeur général de la Baie de Beauport, ont enfin pu couper le ruban et lancer officiellement la saison de la baignade. Il aura fallu huit ans à Gestev avant de pouvoir savourer ce moment.

«Ça fait depuis 2008 qu’on est ici et depuis 2008 qu’on en parle. […] Sans la baignade, c’était triste un peu. Il manquait ce bout-là», a déclaré M. Drouin, présent vendredi pour assister à cette inauguration historique. «En plus, c’est une journée parfaite. Tout est là, la température, il n’y a pas un nuage dans le ciel et on a eu le drapeau vert des services de santé de la Ville de Québec.»

Maintenant que la pratique est permise, le défi est de convaincre le public de plonger dans un fleuve qui en a pris pour son rhume dans l’opinion publique ces dernières années. Pour ceux qui auraient encore des craintes sur la qualité de l’eau et les risques pour la santé, Patrice Drouin a vanté le modèle développé par la Ville de Québec, notamment en collaboration avec l’Université Laval et l’Institut national de santé publique.

«Une nouvelle ère»

«Aujourd’hui, c’est une nouvelle ère. C’est contrôlé, la Ville et tout le monde au ministère de l’Environnement et la santé publique ont joint leurs efforts pour mettre un modèle en place qui a été testé. On a une assurance que, quand on met un drapeau vert, on sait que la sécurité et la santé du public sont prises en considération», a-t-il affirmé après s’être lui-même baigné vendredi matin.

M. Drouin a expliqué que cela faisait des années qu’il était convaincu que le fleuve était baignable. «On sait depuis plusieurs années, mais on ne pouvait pas le prouver scientifiquement», a-t-il dit, ajoutant que plusieurs personnes profitaient déjà du fleuve sans que la baignade ne soit permise. Selon lui, des plaisanciers et des adeptes de voile ont déjà pris «quelques gorgées» accidentelles.

La qualité de l’eau est évaluée par la Ville de Québec chaque matin. Elle donne ensuite le signal aux dirigeants de la Baie de Beauport afin de permettre ou non la baignade. La Ville applique la norme provinciale en la matière. Le taux maximal pour autoriser la baignade est de 200 unités de coliformes fécaux par 100 millilitres d’eau.

Attrait majeur

Philippe Laperrière était également fébrile en cette journée de première. Le directeur général de la Baie de Beauport y voit le début d’une grande aventure pour le site de villégiature. «Retoucher au fleuve après 50 ans, je pense qu’on ne se rend pas compte pour le moment de l’ampleur que ça peut avoir comme attrait pour la région», a-t-il dit. «Maintenant, le fleuve n’est plus juste une toile de fond à Québec. C’est quelque chose qu’on peut toucher et dans lequel on peut se lancer.»

M. Laperrière croit que la capitale, en tant que ville portuaire, se devait d’avoir accès à un grand cours d’eau pour la population. «À partir de maintenant, Québec, comme n’importe quelle grande ville portuaire, a sa plage et son accès au fleuve. Je ne veux pas qu’on délire, mais on va pouvoir bientôt se comparer à Barcelone. Sans faire des élans de grandeur, c’est littéralement le touriste qui va venir pouvoir se baigner dans le fleuve et moi, je trouve ça majeur.»

Le public peut consulter le site Internet de la baie de Beauport pour savoir si la baignade est permise durant la journée (coin supérieur droit de la page d’accueil). Les analyses de la qualité de l’eau seront réalisées chaque jour et la décision d’ouvrir ou non la baignade sera affichée dès 9h au plus tard. Lorsque ouverte, l’aire de baignade est disponible de 10h à 18h.