Baignade dès la Saint-Jean à la Baie de Beauport

Annie Morin, Le Soleil, publié le 30 mai 2016

Gestev, gestionnaire choisi par le Port de Québec... (Le Soleil, Jean-Marie Villeneuve)(Photo: Jean-Marie Villeneuve, Le Soleil)

(Québec) Il sera possible de plonger dans le fleuve Saint-Laurent à partir de la plage de la Baie de Beauport dès la fin des classes. Mais «il ne faut pas penser que la baignade sera permise en tout temps», prévient le maire Régis Labeaume, pour qui la santé et la sécurité des citoyens sont prioritaires.

Gestev, gestionnaire choisi par le Port de Québec pour la Ville de Québec, a annoncé lundi sa programmation estivale pour la Baie de Beauport. Après 50 ans d’interdiction, le retour de la baignade dans le fleuve, à deux pas du centre-ville, a évidemment retenu l’attention.

Celle-ci sera rendue possible grâce au développement par l’Université Laval d’un modèle prévoyant la qualité de l’eau du fleuve à cet endroit précis en fonction des précipitations, des marées et des débordements d’égouts pluviaux, entre autres. «Quand on dit prédictif, ça veut dire que la journée d’avant, deux jours avant, vous savez que vous pouvez aller vous baigner», a souligné M. Labeaume.

Son administration entend se coller à la norme provinciale, qualifiée de «très sévère», autorisant un maximum de 200 coliformes fécaux par 100 millilitres d’eau.

«Nous avons l’obligation à la Ville de Québec de nous assurer de la santé des baigneurs, et ce, tous les jours de la saison estivale. S’il y a des problèmes, ils ne vont pas blâmer le Port, ils ne vont pas blâmer l’organisation de la Baie de Beauport, ils vont blâmer la Ville. Si je suis pour être blâmé, je vais surveiller mes arrières, a indiqué le maire. En cas de doute, on ne prend aucune chance», a-t-il ajouté.

Le maire croit que la baignade et la nouvelle programmation de la Baie de Beauport, qui proposera plusieurs autres activités allant du yoga au trapèze extérieur en passant par des concerts de jour comme de soir, fera connaître davantage la plage auprès de la population.

«Il ne faut pas oublier tout le volet touristique. Québec va pouvoir dire maintenant qu’elle est une destination avec sa plage sur le fleuve. Ce n’est pas rien», a renchéri le directeur général de la Baie de Beauport, Philippe Laperrière, qui a même évoqué une «expérience digne des plages de la côte Est américaine».

La date du 22 juin a été avancée pour la première trempette, de façon à ce que les citoyens puissent profiter du fleuve pendant le long et apprécié congé de la Saint-Jean-Baptiste.

Nul ne peut dire encore le nombre ou la proportion de jours qui seront propices à la baignade. «Si vous êtes capables de me dire combien qu’il va y avoir de jours de pluie pendant l’été et quelle va être l’abondance de ces pluies-là, ça m’aiderait un peu», a lancé M. Labeaume aux journalistes.

Capacité de la plage

Des calculs restent à faire aussi pour la capacité de la plage. «On va dépasser les normes de sécurité pour une plage continentale. On aura plus d’un surveillant de plage lors des périodes de baignade», assure toutefois M. Laperrière.

Les détails des procédures seront dévoilés par la Ville de Québec d’ici le 23 juin.

Le président-directeur général de l’Administration portuaire de Québec, Mario Girard, qui était favorable à la baignade depuis quelques années déjà, s’est dit «très heureux» de l’annonce de lundi. «Il y avait quand même la santé des gens. On veut s’assurer que les tests de la qualité de l’eau sont corrects. On comprenait la prudence», a-t-il déclaré.

M. Girard a réitéré la volonté du Port de maintenir la baignade si la plage de la Baie de Beauport est remodelée comme le prévoit le projet d’agrandissement Beauport 2020. Elle demeurera par contre prohibée dans le bassin Louise, destiné à un important développement immobilier. L’endroit est ciblé par les promoteurs de la baignade dans le fleuve.

Défi lancé à Michel Rivard

Le maire Régis Labeaume a rappelé lundi au sénateur Michel Rivard sa promesse, datant des années 80, de revêtir son maillot de bain et de faire trempette dans le fleuve dès que la qualité de l’eau le permettrait. M. Rivard était alors maire de Beauport et président de la Communauté urbaine de Québec (CUQ). Il a depuis été député péquiste de Limoilou, puis sénateur. «Il avait affirmé que lorsque l’eau serait propre, il viendrait personnellement se baigner. Je vais l’inviter à le faire. Je présume que lui a un Speedo», a rigolé M. Labeaume, qui contactera lui-même le principal intéressé. Le Soleil a aussi tenté de joindre M. Rivard à Ottawa, mais ce dernier est en mission à l’étranger. Le sénateur sera de retour cette semaine, ce qui lui laisse quelques jours pour décider s’il relève le défi.

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