Agrandissement du Port: 194 000 $ pour 13 groupes de surveillance

Annie Morin, Le Soleil, publié le 06 février 2016

(Québec) L’Agence canadienne d’évaluation environnementale (ACEE) accorde 194017 $ à 13 groupes pour «favoriser leur participation» à l’évaluation environnementale du projet d’agrandissement du Port de Québec. La moitié de la somme revient aux nations autochtones.

Dix-huit demandes de financement ont été déposées à l’ACEE, qui en a retenu 13. Les montants accordés varient entre 7032 $ et 43834 $.

Ces subventions doivent notamment permettre aux bénéficiaires d’examiner et de commenter l’étude d’impact environnemental que déposera l’Administration portuaire de Québec (APQ) ainsi que le rapport d’évaluation préparé ensuite par l’agence fédérale.

C’est le Conseil de la nation huronne-wendat qui s’est vu attribuer le plus gros montant. Trois autres groupes autochtones sont également sur les rangs: les Innus d’Essipit et de Mashteuiatsh ainsi que les Mohawks de Kahnawake. Ils se partageront 54 454 $.

«On va regarder toutes les études produites par le promoteur et analyser l’impact du projet sur nos droits territoriaux et nos activités», précise Jean-Philippe Vincent, analyste en aménagement du territoire au Bureau du Niowentsïo. Il sera par exemple question de la chasse aux oiseaux migrateurs.

Les communautés plus éloignées s’intéressent aussi aux poissons dont ils font la pêche, qui pourraient être dérangés dans leur habitat.

Les autres bénéficiaires sont des groupes environnementaux et citoyens, comme l’Association des kitesurfers et véliplanchistes de Québec (8000 $), Nature Québec (12300 $) ou le Conseil régional de l’environnement de la Capitale-Nationale (12300 $). La candidature du Comité de vigilance des activités portuaires, formé par la Ville de Québec et le gouvernement du Québec, a aussi été retenue.

Un angle chacun

L’Initiative citoyenne de vigilance du Port de Québec, représentée par Véronique Lalande, participera au processus. Jointe par Le Soleil, la porte-parole a expliqué que les groupes citoyens se sont concertés afin de couvrir chacun un angle particulier du projet.

Seront ainsi regardés de près l’impact de l’ajout de quais et du remblaiement à la baie de Beauport sur les sports nautiques et l’accès au fleuve Saint-Laurent, tout comme les retombées économiques ou les effets sur la qualité de l’air, entre autres.

«Nous allons pouvoir embaucher un spécialiste pour contre-expertiser les exercices de modélisation faits par le Port et mettre à l’épreuve leurs hypothèses», souligne Mme Lalande.

Celle-ci rappelle qu’il faudra faire vite. Après le dépôt de l’étude d’impact environnemental du Port de Québec, les groupes auront 30 jours pour développer leur point de vue.

Le président-directeur général de l’APQ, Mario Girard, a annoncé dans les premiers jours de l’année que son équipe comptait compléter sa partie «dans les prochaines semaines».

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