(Québec) Régis Labeaume se dit satisfait des engagements du néo-démocrate Thomas Mulcair à l’endroit des dossiers prioritaires pour Québec. Alain Aubut, le président de la Chambre de commerce de Québec, lui, est insulté par la position du chef du NPD face au projet d’agrandissement du port.
Mercredi, M. Mulcair a expédié une missive au maire de Québec. Il se prononce sur les quatre projets prioritaires que met de l’avant le maire Labeaume, soit l’Institut nordique, un centre de prédédouanement à l’aéroport de Québec, le soutien à l’Institut national d’optique et la modernisation des installations portuaires.
Le leader du Nouveau parti démocratique ne chiffre pas les sommes qu’il consacrerait à chacune des propositions. Celle de l’aéroport ne réclame que des pressions politiques pour progresser.
Pour ce qui est du port, un gouvernement néo-démocrate « étudiera avec attention » le plan annoncé. Mais, il est « essentiel que ce projet souscrive aux principes de développement durable », d’études d’impact environnementales et de consultations publiques ».
Ce matin, au congrès de la Fédération québécoise des municipalités, Régis Labeaume a remercié le politicien fédéral. «Trois demandes sur quatre sont satisfaites », a-t-il noté
Mais à la veille du tête-à-tête qu’il aura avec Thomas Mulcair, M. le maire a suggéré qu’il veut plus de précisions de son interlocuteur. «M. Mulcair accepte le financement de base (de l’INO), mais il a oublié le 27 millions$ pour la commercialisation» et l’expansion de l’Institut d’optique. «Je vais lui en parler vendredi. Je présume qu’il va être d’accord.»
Régis Labeaume a refusé de s’offusquer de l’insistance mise sur l’examen environnemental. « Il faut penser qu’on va régler les problèmes et qu’on va agrandir le Port. Il ne faut pas partir du fait qu’on ne pense pas qu’on va régler nos problèmes. »
M. Labeaume estime que le chef du NPD est un peu «pris» avec des positions «prises par ses députés». Une allusion au député sortant de Beauport-Limoilou, Raymond Côté, qui a suggéré que le réaménagement portuaire, «c’est l’argent des contribuables (qui pourrait) être utilisé pour d’autres projets» s’ils offrent un meilleur rendement.
« Insultant »
Le président et chef de direction de la Chambre de commerce et d’industrie du Québec n’a pas caché sa déception. En fait, « pour le port, c’est rendu insultant. De faire une autre analyse alors que le Québec, le Canada et le port se sont entendus pour une étude conjointe » d’impact sur l’environnement, lance M. Aubut.
«C’est quoi que (M. Mulcair) veut faire au juste? Ça fait des années qu’on en discute, on en est venu à une entente et remet ça en question. C’est ça qui n’est pas sain.»
Sur l’INO, il fait aussi remarquer que l’aide de l’État ne doit pas se limiter aux 50 millions $ en budget de base, mais devrait comprendre la somme pour jeter les fondements d’un INO Canada. «Les conservateurs (de Stephen Harper) ont dit oui à 75 millions $. »
«Si le NPD ne s’engage que pour 50 millions $, donc que pour notre financement de base, c’est certain que ça me déçoit », a affirmé le pdg de l’Institut national d’optique, Jean-Yves Roy.
L’enveloppe supplémentaire de 27 millions $ servirait à étendre l’expertise de l’INO pour rejoindre de nouveaux clients d’un océan à l’autre – et accroître ses revenus.
Avec la collaboration de Gilbert Leduc