(Québec) La limite quotidienne de nickel dans l’air est dépassée environ une journée par semaine dans le secteur de Limoilou. Le Nouveau Parti démocratique du Québec (NPD) doute que les mesures de mitigation adoptées par le Port de Québec et ses locataires fonctionnent ou soient suffisantes.
Le ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques a mis en ligne, au mois de janvier, un nouveau graphique présentant le pourcentage mensuel de données respectant la norme quotidienne relative au nickel à la station Des Sables, située dans Limoilou. Cette norme est de 14 nanogrammes de nickel par mètre cube d’air (ng/m3). Elle devrait être respectée tous les jours.
Entre janvier et novembre 2014, on constate que le plafond a été respecté entre 71 % (juillet) et 100 % (mai) des jours d’un même mois. De façon générale, le pourcentage se situe autour de 85 %.
Ces données, constituées grâce à des échantillons pris tous les deux jours, ne se comparent pas à celles des années précédentes. À partir de la même matière première, l’Environnement mesurait alors le taux annuel moyen de nickel dans l’air. Le nombre obtenu aurait dû se situer sous les 12 ng/m3. Cela n’a jamais été le cas.
«Dans le noir»
Raymond Côté, député fédéral de Beauport-Limoilou, déplore le manque de compatibilité des données. «On reste dans le noir. On n’est pas capables de dire si les mesures mises en place atténuent le problème ou réussissent à le régler», dit-il.
Le néo-démocrate a hâte que les stations d’échantillonnage promises par le Port soient mises en opération et surtout que les résultats soient diffusés au public, tel que promis. «Je ne demande pas l’impossible, simplement que les gens sachent à quoi s’en tenir», insiste-t-il.
Véronique Lalande, porte-parole du groupe citoyen Vigilance Port de Québec, voudrait aussi obtenir un maximum de données brutes, ou à tout le moins comparables, sur le nickel et les autres matières qui se retrouvent dans ce qu’elle appelle «la soupe» que respirent les Limoulois. Elle fait valoir qu’il n’est pas suffisant de savoir quand la norme est dépassée, qu’il faudrait connaître l’ampleur du dépassement.
Mme Lalande s’inquiète des plus récentes statistiques, car elle soupçonne que la contamination au nickel est bien supérieure à la norme la quasi-totalité du temps, mais la station d’échantillonnage Des Sables capte les poussières seulement quand le vent souffle en direction de Limoilou.
«Ça vient confirmer que ce n’est pas épisodique, ce n’est pas une fois de temps en temps, c’est récurrent», lance la citoyenne.