Laurentia: le délai accordé par l’Agence cause problème

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Le Soleil, publié le 13 janvier 2021

On apprend que l’Agence d’Évaluation d’Impact du Canada (AÉIC), communément appelée l’Agence environnementale du Canada, a accordé le délai demandé par le Port de Québec pour déposer ce qui serait un supplément à son mémoire au rapport préliminaire de ladite Agence concernant le projet Laurentia.

La date limite était le 16 décembre 2020 et tous les groupes et individus voulant réagir ont respecté cette date, certains rendant publiques leurs réactions.

Le site internet de l’AÉIC révèle ce qui suit: bien que le Port ait déposé à l’Agence un rapport volumineux à la toute fin de la limite imposée, soit le 17 décembre à 0:09, il a fait le 23 décembre suivant la «Demande d’une extension avant la décision du ministre».

Le Port prétendait que l’échéancier actuel «ne lui permettra pas d’inclure toutes les informations requises» selon un reportage de Radio-Canada du 27 décembre.

Le délai accordé rend les chances inégales d’autant qu’aux dernières nouvelles, ce sursis pourrait durer des semaines, aucune date de dépôt ne semblant être prévue.

On peut penser que le Port réagira non seulement au rapport préliminaire de l’Agence, mais en profitera aussi pour réagir aux doléances des opposants au projet Laurentia.

Il se comporte comme un avocat de la défense qui reçoit l’ensemble des arguments de la partie adverse et qui a tous les moyens pour les éplucher, les contrecarrer, les réfuter et, qui plus est, s’assure d’aucune réaction subséquente.

L’AÉIC a erré en accordant ce délai. Le processus est dorénavant biaisé, le «procès» inégal.

Par souci de transparence, l’Agence devrait rendre ce supplément de mémoire public aussitôt déposé pour en informer la population de Québec et permettre d’y réagir.

Il est clair que le Port veut avoir le dernier mot et marquer des buts alors que la partie est finie.

Inadmissible!

Richard Gagné, Sainte-Pétronille

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