Pas d’activités sous couvert de plus dans le port de Québec

DIANE TREMBLAY, Journal de Québec, publié le 24 mai 2022

Le Port de Québec reçoit un coup de pouce de 10,7 M$ du gouvernement provincial pour la mise à niveau et la réfection de quais, un projet qui nécessite un investissement global de 33 M$, mais rien pour assurer plus de transbordements de vracs solides sous couvert.

Contrairement à ce que demandent des citoyens de Limoilou depuis plusieurs années, aucune somme n’est prévue pour construire des infrastructures assurant plus de transbordements de vracs solides sous couvert. 

Selon le président-directeur général de l’Administration portuaire de Québec, Mario Girard, il serait techniquement impossible de mettre sous couvert l’ensemble des activités du port.  

«Il y a des choses qui ne se font tout simplement pas. […] On ne peut pas mettre des poutres partout pour supporter une structure comme ça, alors qu’ils se promènent des grues, des chariots, des convoyeurs.» 

«Tout ce qui peut être sous couvert au port est sous couvert. Pour le reste, les mesures de mitigation fonctionnent très bien», a-t-il dit. 

Sur la question du nickel, M. Girard a rappelé qu’il travaillait déjà avec le comité indépendant, mandaté en février dernier, pour évaluer l’ensemble de la qualité de l’air dans la basse-ville et dans le secteur du port de Québec.  

«La situation dans Limoilou, c’est vrai que c’est une situation préoccupante. […] Il y a du nickel dans l’air de Limoilou, mais il y a surtout beaucoup d’autres composantes dans l’air de Limoilou. C’est là-dessus qu’il faut se pencher pour avoir un portrait juste et global de l’ensemble de la situation», a-t-il ajouté. 

Des travaux nécessaires

L’aide financière du gouvernement du Québec annoncée mardi sera versée dans le cadre de la vision maritime Avantage Saint-Laurent. L’Administration portuaire de Québec (APQ) contribuera à hauteur de quelque 22 M$. Les travaux seront réalisés d’ici 2025. 

En tout, l’APQ compte réaliser 14 projets comprenant une dizaine de quais. Les interventions seront réalisées principalement dans les secteurs de l’Estuaire et de l’Anse au Foulon. 

Ces quais accueillent des activités industrielles reliées entre autres aux secteurs de la sidérurgie et de l’agroalimentaire. On y transborde, par exemple, du sucre, du sel et des engrais. Du fait de sa situation géographique, le port de Québec dessert un marché de 100 millions de consommateurs. Il s’agit du dernier port en eau profonde avant les Grands Lacs.  

«Si on recule de quelques années, on avait beaucoup de retard à rattraper. On a mis beaucoup d’argent depuis dix ans dans les infrastructures. Aujourd’hui, on est en contrôle de la situation. On a un plan décennal sur 10 ou 15 ans. On sait ce qu’on va faire l’année prochaine. On investit massivement à chaque année pour garder nos infrastructures en bon état», a ajouté. M. Girard.   

«Un jour, il faudra penser à en faire davantage et à refaire en totalité de certains quais. […] L’idée, ce n’est pas de défaire tous les quais en même temps», a-t-il dit.   

L’enveloppe de 33 M$ prévue dans le plan décennal du Port prévoit notamment la réfection de plusieurs façades de quai. Certains quais en bois ont plus de 100 ans a fait valoir le PDG. Des travaux sont également prévus dans le Bassin Louise, à proximité d’Espace 400e

La volonté de la CAQ

«Trop souvent, on sous-estime l’industrie maritime. […] Sans transport maritime et les ports qui servent à l’acheminement des marchandises, le Québec et ses régions seraient coupés du reste du monde. De ce point de vue, il importe pour le gouvernement du Québec de déployer les moyens requis pour développer et maintenir ce système de transport maritime pour qu’il soit efficace et très compétitif», a ajouté Chantal Rouleau, ministre déléguée aux Transports.  

Pour la vice-première ministre et ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, le port de Québec s’inscrit comme un rouage «indispensable» de l’économie de la Capitale-Nationale.

Les commentaires sont fermés.