Stéphanie Martin, Journal de Québec, publié le 5 juillet 2021
Après avoir appuyé sans réserve le défunt projet Laurentia, le maire de Québec a reproché au Port d’avoir négligé de s’inspirer des principes de développement durable.
Le maire s’est targué de s’aligner sur les objectifs de développement durable de l’Organisation des Nations unies (ONU) pour les plans d’action de la Ville. La municipalité a d’ailleurs adhéré lundi à la Déclaration de Paris, qui vise la neutralité carbone d’ici 2050. Il a, dans cette lancée, écorché le projet de terminal de conteneurs du Port de Québec, qui a connu une fin abrupte la semaine dernière, rejeté par Ottawa. M. Labeaume a longtemps été un ardent défenseur de ce projet, à l’encontre même de plusieurs conseillers de son équipe qui représentent les citoyens des secteurs les plus touchés.
Il a réitéré que la Ville incitera les promoteurs de grands projets à « analyser leur projet en fonction des objectifs de développement durable de l’ONU ».
« Je vois tout le monde penser au projet du Port de Québec. Le projet n’existe plus. On a chacun notre idée là-dessus, mais peut-être que si le projet du Port de Québec s’était donné comme objectif de passer à travers le filtre des objectifs de développement durable de l’ONU, peut-être que ça aurait pu donner un résultat différent. » L’affirmation a fait sursauter le chef de l’opposition, Jean-François Gosselin. « C’est surprenant d’entendre ce que le maire vient de dire. Je rappelle qu’il a mis tout son poids politique pour supporter le projet Laurentia. »
« Show médiatique »
Même constat du côté de l’indépendant Raymond Dion. « Il faisait un show médiatique pour le fameux projet Laurentia. Ça a pris le gouvernement fédéral qui décide de ne pas aller de l’avant pour que finalement tout le monde se range derrière le gouvernement fédéral. »
L’opposition a d’ailleurs souligné la conversion verte du maire au cours des derniers jours. Les dernières annonces en développement durable, comme la préservation des terres des Sœurs de la Charité et l’objectif de réduction de 45 % des GES, « viennent un peu tard dans le mandat », selon le chef de Démocratie Québec, Jean Rousseau. Patrick Paquet, de Québec 21, a souligné le « retournement majeur » vers les politiques vertes. « On est rendus vert solide avec des objectifs qu’on sera jamais capables d’atteindre. »