Le ministre Duclos appuie Labeaume dans le dossier du Port

Le Soleil
Le ministre fédéral Jean-Yves Duclos se désole du travail fait en coulisse par des acteurs économiques de Montréal pour faire avorter le projet de terminal de conteneurs du Port de Québec au profit de celui de la métropole.

«Il y a à Montréal, malheureusement, c’est à la fois incompréhensible et contreproductif, des intérêts qui font valoir que le projet du Port de Québec serait mauvais pour le Québec. Ce qui est totalement faux.»

Le président du Conseil du Trésor du Canada et député de Québec joint donc sa voix à celle du maire de Québec. Lundi, Régis Labeaume l’invitait à donner son appui au projet Laurentia de 775 millions $ du Port de Québec. Mais surtout, il levait un drapeau rouge quant à l’opposition qui s’organise dans la métropole pour que se concrétise le projet de terminal de conteneurs de Contrecoeur sur la rive sud de Montréal au détriment de celui de la capitale.

«Le projet de Québec serait en appui et complémentaire au projet de Contrecoeur. En se divisant comme certains le font, on s’expose à une concurrence beaucoup plus grave (…) On se mine et on se nuit nous-mêmes quand on se divise au Québec», ajoute M. Duclos.

Il accuse sans les nommer «les gens» de Montréal de faire un «travail caché et efficace». Ils les invitent à «sortir et à prendre connaissance des faits et reconnaître que le projet de Québec est bon pour tout le monde».

Cette sortie du ministre Duclos est en marge à une annonce fédérale-provinciale tenue vendredi à laquelle participait le maire Labeaume. L’élu fédéral ne semblait pas offusqué du ton employé lundi par le maire qui lui demandait «de livrer parce qu’il était un ministre puissant» et qui l’accusait de se cacher derrière le processus environnemental en cours. Pas plus il ne semblait lui tenir rigueur de son message Facebook publié le matin même.

Le maire y écrivait: «Je dis au gouvernement fédéral, et particulièrement à notre élu local, le ministre Jean-Yves Duclos: pourrait-on travailler parallèlement au financement du projet en attendant les conclusions du processus environnemental? Peut-on marcher et mâcher de la gomme en même temps ? Monsieur Duclos, la puck est sur votre palette et on s’attend de vous que vous la mettiez dans le filet.»

Pour le maire, la pression aura porté fruit puisqu’il s’est trouvé un allié bien que le ministre ne donne pas un appui inconditionnel au projet de Québec.

«Moi, ma job c’est de me battre pour mes concitoyens. C’est un bon projet financier, économique et au niveau du partenariat local et international. Toutefois, les considérations environnementales ne peuvent être perçues comme des distractions», avise-t-il.

Les deux hommes se mettent donc d’accord sur le fait que les deux projets sont complémentaires. Selon eux, le Port de Québec est le seul qui peut accueillir les plus imposants porte-conteneurs en raison de leur tirant d’eau. Ils croient que sans le projet du port, les marchandises seront détournées dans les ports de la côte est américaine et le Canada y perdra au change.

Toujours lundi, M. Labeaume évoquait même les noms de Monique F. Leroux, ex-PDG de Desjardins, et Sylvie Vachon, PDG du Port de Montréal, toutes deux membres de comités de relance économique post-covid du gouvernement fédéral, comme personnes qui pourraient travailler contre le projet de Québec.

De son côté, le député conservateur de Charlesbourg-Haute-Saint-Charles, Pierre Paul-Hus, se questionne sur la pression subie par les élus libéraux fédéraux de Montréal pour qu’eux-mêmes travaillent contre le projet de port de Québec. Ils nomment les ministres Mélanie Joly au Développement économique, Marc Garneau aux Transports, et le leader du gouvernement à la Chambre des Communes, Pablo Rodriguez.

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