Une véritable guerre des mots a opposé jeudi le conseiller municipal de Démocratie Québec, Jean Rousseau, au PDG du Port de Québec, Mario Girard. Les accusations et les répliques ont fusé des deux côtés.
Les hostilités ont débuté en matinée lorsque M. Rousseau a affirmé, en point de presse, que le Port «prend en otage des quartiers défavorisés» et qu’il expose leurs citoyens à «une plus grande pollution de l’air».
Le conseiller de Cap-aux-Diamants a notamment soutenu que l’administration portuaire a brisé une vieille promesse en refusant de rendre publiques les données de ses cinq stations d’échantillonnage de l’air, à Limoilou et à l’Anse au Foulon.
L’homme politique a qualifié «d’inacceptable» le fait que les règles environnementales québécoises ne s’appliquent pas au Port.
Démenti cinglant
Il a par ailleurs exprimé des inquiétudes quant au nombre de camions supplémentaires qui se déplaceront sur le site si le projet d’un terminal de conteneurs devait voir le jour.
D’autre part, M. Rousseau croit que le Port devrait rapidement installer l’alimentation électrique à quai pour limiter la pollution qui provient des navires de croisière.
Fortement irrité, M. Girard s’est dit «renversé de constater que quelqu’un qui a une charge publique fasse preuve d’autant de malhonnêteté intellectuelle. Comment quelqu’un peut-il se complaire à générer la peur avec des fake news? C’est totalement irresponsable», a-t-il tonné.
Sur le fond des accusations, M. Girard a juré que les données des stations d’échantillonnage sont bel et bien transmises, sur une base quotidienne, aux autorités sanitaires depuis un an.
Le PDG a ajouté que «97 % de la poussière dans Limoilou ne peut pas provenir du Port de Québec». Interrogé quant à l’hypothèse d’installer l’alimentation électrique, Mario Girard a insisté pour dire que les lignes de croisière n’ont pas encore effectué ce virage.
La «vision» de Labeaume
Réagissant à la sortie de Jean Rousseau, le maire de Québec a d’abord mentionné ne pas croire à la thèse voulant que le Port cache des informations au public.
Régis Labeaume a réitéré sa position exprimée depuis déjà quelques mois.
«Ma vision est que tout le port devienne un port de transbordement de conteneurs et qu’il n’y ait plus de transbordement de matériel en vrac. Donc, plus aucun impact potentiel sur la population», a-t-il insisté.