Épisode de poussière rouge: le PDG du Port de Québec devra témoigner

Sophie Côté, Journal de Québec, publié le 6 septembre 2018

Le grand patron du Port de Québec, Mario Girard, devra témoigner dans le cadre du recours collectif concernant l’épisode de poussière rouge survenu dans Limoilou les 25 et 26 octobre 2012.

Un des avocats des citoyens à l’origine de l’action collective a convaincu le juge Pierre Ouellet, lors d’une conférence préparatoire, jeudi, de la pertinence d’interroger le président-directeur général en lien avec trois documents qu’il a signés dans les jours suivants les évènements fort médiatisés.

Ces courriels et lettres font partie de l’imposante preuve qui sera présentée au procès, qui doit débuter le 15 octobre et s’échelonner sur cinq semaines.

«Sur plusieurs kilomètres»

La partie demanderesse entend notamment questionner Mario Girard sur un échange écrit avec Arrimage Québec dans lequel le patron du Port mentionne que la poussière «s’est répandue sur plusieurs kilomètres».

L’avocat représentant le Port de Québec s’objectait formellement à ce que le pdg soit appelé à témoigner. Me Vincent Rochette a plaidé que le témoignage de M. Girard n’aurait «aucune pertinence», évoquant également l’«agenda bien garni» du patron.

«Monsieur le juge, les citoyens vont venir témoigner ici, ils vont prendre leur courage à deux mains, vont venir avec tout ce que ça entraîne […] pis là, M. Girard, qui est payé à temps plein, je n’ai rien contre M. Girard là, mais pourquoi il ne peut pas venir?», s’est emporté Me François Pinard-Thériault, qui représente les citoyens.

30 minutes, pas plus

Si le juge a finalement tranché en faveur de ce dernier, il a émis un cadre strict afin que les questions qui seront posées à M. Girard «ne débordent pas» et se limitent uniquement au contenu des trois documents identifiés par les parties.

«On ne transformera pas le procès en commission d’enquête», a averti le magistrat.

Environ 30 minutes seront allouées pour l’interrogatoire du pdg du Port, qui aura lieu à un moment qui sera bien prédéterminé.

«Ça n’ouvre pas une brèche pour qu’on questionne Mario Girard sur toutes les opérations du port», a-t-il dit.

Admission

Rappelons que la compagnie Arrimage Québec a admis dans le cadre de ce recours, en mars, que ses opérations étaient à l’origine de l’épisode de poussière rouge du 25 et 26 octobre 2012.

Le débat porte donc désormais sur «l’existence des dommages résultant de l’événement de la poussière rouge et le quantum, le cas échéant, les limites du territoire sur lequel les dommages auraient été subis et le caractère collectif ou individuel du recouvrement».

Lors de l’événement dans la nuit du 25 ou 26 octobre 2012, un nuage de poussière, principalement constitué d’oxyde de fer, s’était abattu sur le quartier Limoilou.

Un deuxième recours collectif, également initié par les citoyens Véronique Lalande et Louis Duchesne, a lieu en parallèle.

Il concerne plusieurs incidents de la même nature qui se sont produits sur une longue période, depuis le 31 octobre 2010.

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