Après 6 ans, le procès de la poussière rouge s’amorce – Le territoire touché et les dommages à déterminer

Sophie Côté, Journal de Québec, publié le 15 octobre 2018

Au jour 1 du très attendu procès en dommages concernant l’épisode de poussière rouge des 25 et 26 octobre 2012, des citoyens de Limoilou, de Saint-Roch et même de Vanier sont venus raconter au tribunal la surprise et les inconvénients que l’incident leur a causés, il y a six ans.

« C’était surréaliste, c’était rouge à la grandeur », se rappelle Gilberte Lamontagne-Dubé, une résidente de la 3e Rue, dans Limoilou, qui a découvert le matin du 26 octobre 2012 que ses galeries, ses cadres de fenêtres, son gazon et son auto étaient recouverts d’une couche de poussière rougeâtre. Comme d’autres, elle a passé plusieurs heures à nettoyer elle-même « cette cochonnerie », a-t-elle déploré.

Quelques kilomètres à l’ouest, rue Isabelle-Aubert, à Vanier, Guy Gagnon constatait lui aussi une « bonne quantité » de ce « film » de poussière sur sa terrasse de condo.

Après cinq ans de procédures judiciaires, Arrimage Québec a admis en mars qu’elle était responsable de la dispersion dans l’air de minerai de fer cette nuit-là, lors d’activités de transbordement à ses installations du Port de Québec. Le procès dans le cadre de cette action collective servira donc à déterminer l’étendue du territoire touché par l’incident et l’ampleur des dommages subis.

Recouvrement collectif

Les avocats des demandeurs, les citoyens Véronique Lalande et Louis Duchesne, entendent convaincre le juge Pierre Ouellet qu’un recouvrement collectif plutôt qu’individuel est nécessaire, a expliqué Me Clara Poissant-L’Espérance, devant une salle bondée d’une quarantaine de citoyens.

À l’image de ce qui avait été fait dans le cadre de l’action collective contre Ciment Saint-Laurent, les demandeurs souhaitent que le juge établisse une moyenne des dommages par secteur touché afin que tous les citoyens aient droit à une indemnisation, variable selon la zone habitée.

Pour Arrimage Québec et l’Administration portuaire de Québec, ces demandes de « plusieurs dizaines de millions » pour des dizaines de milliers de citoyens sont « démesurées ». Dans la requête, 3000 $ par citoyen étaient réclamés. Les défendeurs estiment que la zone touchée est « restreinte » et que les dommages causés sont « extrêmement minimes ».

Le procès se poursuit pour les cinq prochaines semaines avec le témoignage de citoyens, de témoins experts et aussi du PDG du Port de Québec, Mario Girard, le 24 octobre.

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