Baignade permise dans le fleuve Grâce à un logiciel: la Ville permettra pour la première fois de faire trempette à la baie de Beauport

Stéphanie Martin, Journal de Québec, publié le 12 février 2016

La Ville de Québec a octroyé un contrat à l’Université Laval pour mettre au point un «modèle prévisionnel de la qualité de l’eau du fleuve». Les derniers baigneurs ont déserté le Saint-Laurent au début des années 70.

Si tout se passe comme prévu, il sera possible de se baigner cet été à la baie de Beauport, confirme la Ville de Québec. «La Ville souhaite qu’on puisse se baigner à la baie de Beauport cet été et fait tout pour que ça se réalise», a exprimé jeudi le porte-parole Jacques Perron.

Ce sera un retour historique à la baignade dans le fleuve. Les derniers baigneurs ont déserté le Saint-Laurent au début des années 70, quand la plage de l’anse au Foulon a été fermée par les autorités. À la baie de Beauport, la baignade n’a jamais été permise.

Le comité exécutif de la Ville a octroyé cette semaine un contrat à l’Université Laval pour qu’elle mette au point un «modèle prévisionnel de la qualité de l’eau du fleuve» dans le secteur de la baie de Beauport.

Prévoir la qualité de l’eau

Ce nouveau système est en fait un logiciel qui permettra de prévoir la qualité de l’eau du fleuve. Il permettra aussi de déterminer si la baignade est sécuritaire ou non.

Pour ce faire, il analysera plusieurs paramètres: les prévisions et les conditions météorologiques, la modélisation des écoulements dans le fleuve et les épisodes de surverses d’égout sanitaire.

«Le logiciel va être en mesure de déterminer à quelle vitesse ces débordements se diluent dans les rivières et dans le fleuve. Il prédira donc à quel moment la décroissance des quantités d’E. coli sera compatible avec la baignade», explique M. Perron.

Les données fournies par le logiciel seront ensuite confirmées par des analyses d’eau.

C’est le chercheur Peter Vanrolleghem, du Département de génie civil et de génie des eaux de l’Université, qui sera responsable du projet. L’Institut national de la recherche scientifique (INRS) apportera aussi sa contribution. Le projet coûtera 104 000 $ à la Ville de Québec.

L’échéancier prévoit que le logiciel sera prêt en juin. «Si tout va bien, on souhaite que les gens puissent en profiter cet été», souligne Jacques Perron.

Bonne nouvelle

Jean Lacoursière, d’Accès Saint-Laurent Beauport, se réjouit de cette nouvelle. «C’est une bonne nouvelle. J’ai toujours dit que si on attend pour se baigner que l’eau soit parfaite, on ne se baignera jamais. Il faut arrêter d’infantiliser la population. Il faut plutôt l’éduquer et lui expliquer les facteurs qui affectent la qualité de l’eau.»

LA BAIE DE BEAUPORT EN DATES

Début des années 60: le Port de Québec construit cette péninsule de plus de 100 hectares

Années 70 et 80: le secteur sert au transbordement de produits pétroliers, de minerai et de concentrés

1984: ouverture des nouvelles installations de la baie de Beauport dans le cadre de la venue des Grands Voiliers à Québec

LOGICIEL POUR PRÉVOIR LA QUALITÉ DE L’EAU

De février à mai: élaboration du système

Fin mai: tests et réglages

15 juin: remise à la Ville et formation du personnel

Fin juin: mise en service

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