Les citoyens expriment leur manque de confiance envers le Port

Stéphanie Martin, Journal de Québec, publié le 5 novembre 2015

Déjà échaudés par les désagréments qu’ils subissent en raison du port, les citoyens ont manifesté leur manque de confiance envers l’évaluation environnementale menée par Ottawa sur le projet d’agrandissement Beauport 2020.
Circulation des trains, transport de matières dangereuses, possibilité d’un port pétrolier, bruit, impacts des futures opérations de remblaiement: les citoyens ont de nouveau émis des inquiétudes sur le projet d’agrandissement du port de Québec, jeudi, lors d’une séance d’information organisée par l’Agence canadienne d’évaluation environnementale.
L’organisme fédéral est chargé d’étudier les impacts environnementaux de Beauport 2020, qui prévoit le prolongement du quai de 610 mètres et un agrandissement de 17,5 hectares.
«On parle beaucoup des poissons et des oiseaux, mais il y a des milliers d’humains qui vivent à proximité et qui vivent les inconvénients des activités du port. (…) On ne sait pas trop ce qu’il va y avoir dans le vrac. Je n’ai aucunement confiance», a signalé Jean-Yves Desgagnés de Maizerets.
«On n’est même pas capable depuis des années de faire quelque chose de potable et vous voulez que je leur fasse confiance pour le projet d’agrandissement? Il n’y a rien de sécurisant pour les citoyens. Je ne peux pas faire confiance à ce monde-là», a renchéri Serge Déry.

Jeudi, l’Agence ne pouvait pas être très précise sur les activités qui auront lieu sur les quais et les terrains du port parce qu’elle attend toujours l’étude d’impact environnemental que le Port doit lui fournir. Celle-ci sera rendue publique et des consultations publiques à ce sujet suivront.
«Vous nous expliquez le processus de consultation sur un projet qu’on ne connaît pas?» s’est étonné Normand Pinard du Regroupement vigilance hydrocarbures Québec.
Christian Simard, de Nature Québec, a déploré le manque de mordant du processus actuel ainsi que l’absence de pouvoir du ministère québécois de l’Environnement, dont un représentant était présent hier. «Vous avez refusé d’appliquer votre poignée légale. Vous ne pourrez pas bloquer ou retarder le projet si vous n’avez pas de réponse à vos questions parce que ce n’est pas un processus du Québec», lui a-t-il lancé.

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