Les relations sont tendues entre le gouvernement Couillard et l’Administration portuaire de Québec dans le dossier du projet d’agrandissement du port dans le secteur de Beauport.

Le premier ministre Philippe Couillard déplore la décision du Port de Québec de ne pas soumettre son projet d’agrandissement au Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE.) Il a même annulé une visite prévue des installations portuaires pour signifier son mécontentement.

« J’ai trouvé ça bien décevant. Je veux travailler avec le Port. Je vais dire très clairement que les lois environnementales du Québec, elles s’appliquent partout au Québec, y compris dans les ports, notamment sur la qualité de l’air et les fonds marins », a prévenu le premier ministre.

Le ministre de l’Environnement David Heurtel avait pourtant affirmé, hier matin, qu’une entente était intervenue avec l’administration portuaire pour tenir des audiences publiques conjointement avec la propre évaluation environnementale réalisée par les autorités portuaires.

La direction du Port de Québec a corrigé le tir en matinée en qualifiant la sortie du ministre de « prématurée. » L’administration portuaire a indiqué qu’elle n’avait pas l’intention d’assujettir son projet d’agrandissement à l’obtention d’un certificat d’autorisation du gouvernement du Québec.

Le ministre Heurtel a semblé étonné de ce revirement. Le gouvernement soutient que la tenue de deux consultations distinctes va doubler inutilement le processus d’évaluation environnementale.

Bien que le port soit assujetti à une juridiction fédérale, le ministre de l’Environnement rappelle que des lois environnementales existent au Québec et qu’elles doivent être respectées.

« Ce que j’espère que le Port va comprendre que le gouvernement du Québec doit prendre ses responsabilités. Moi, mon travail c’est d’appliquer les lois du Québec en matière environnementale et je les applique », a déclaré le ministre Heurtel.

Le projet d’agrandissement de 500 millions de dollars dans le secteur de Beauport prévoit l’ajout de deux espaces de quai en eau profonde. Le Port veut aussi y construire un duc-d’Albe, un appui dans le fleuve constitué de pieux sur lequel s’amarrent les navires pour charger et décharger une cargaison.