Pas de baignade fluviale à Lévis cet été

Patricia Cloutier, Le Soleil, publié le 19 juin 2017

(Québec) Il n’y aura finalement aucun endroit où la baignade dans le fleuve Saint-Laurent sera permise à Lévis cet été.

Le projet-pilote souhaité par le maire Gilles Lehouillier l’an dernier est remis, au plus tôt, à 2018. «On devait avoir une belle expérience pilote cette année. Malheureusement, nos données ne sont pas encore assez fiables et on est convaincus que le ministère du Développement durable nous demanderait d’aller plus loin avant d’autoriser la baignade. […] C’est plus long que prévu», explique M. Lehouillier.

La Ville de Lévis a commencé à travailler l’an dernier en vue de se doter d’un endroit propice à la baignade le long du fleuve, où une plage publique serait aménagée. La Ville ne sait pas encore si elle s’occupera de la future plage elle-même ou si elle confiera sa gestion à une entreprise privée, qui pourrait offrir un service de restauration par exemple. «On n’a pas encore déterminé la formule, mais ce serait une plage publique, d’abord et avant tout», soutient le maire.

Trois sites potentiels 

La Ville a procédé à des collectes de données sur la qualité de l’eau du 22 juillet au 21 septembre 2016 à 7 endroits : l’ancien quai Baker, l’anse Gingras, le parc de la Marina-de-la-Chaudière, le parc de l’Anse-Benson, le parc du Domaine-Etchemin, le parc de l’Anse-Tibbits et le parc de la Martinière.

À la lumière des résultats obtenus l’an dernier, la Ville a décidé de ne retenir que 3 sites cette année, qui ont le potentiel d’accueillir une plage publique.

Il s’agit du parc de l’Anse-Tibbits, situé un peu à l’ouest du quai Paquet, du parc de la Marina-de-la-Chaudière, près du pont de Québec, et de l’ancien quai Baker, à Saint-Nicolas, tout près des deux chalets de congrégations religieuses que la Ville de Lévis achètera d’ici quelques années pour en faire des espaces publics. «Ce sera un de ces trois endroits-là», affirme le maire.

À partir de ces données, la Ville de Lévis veut, comme le fait la Ville de Québec à la baie de Beauport, élaborer un modèle prédictif à partir duquel la qualité de l’eau de baignade sera déterminée au jour le jour.

Lévis ne peut pas, tout simplement, importer le modèle de Québec chez elle, car chaque endroit dans le fleuve a ses particularités propres. «Le problème, c’est qu’on a les marées, les courants marins, l’embouchure de la rivière Chaudière et Etchemins», énumère M. Lehouillier.

Le maire Lehouillier assure toutefois que le dossier, mené en collaboration avec des chercheurs de l’Université Laval, avance bien. «C’est un élément au niveau de la qualité de vie qui est incontournable. On a un plan de match et on maintient le cap.»

Le maire ne se risque plus toutefois à promettre le projet-pilote pour l’an prochain. «Il y a tellement de facteurs, c’est tellement difficile et le fleuve est tellement imprévisible que je me garde une petite gêne. Mais notre objectif, c’est oui, dès qu’on peut, dès qu’on a atteint les critères qu’on doit atteindre, on va procéder, c’est sûr.»

C’est parti à la baie de Beauport

Après 50 ans d’interdiction à Québec, la baignade dans le fleuve a été permise pour la première fois l’été dernier à la baie de Beauport. Et c’est parti pour une deuxième saison, la baignade ayant officiellement repris dimanche.

Les citoyens peuvent visiter le site baiedebeauport.com pour savoir si la baignade est permise ou non le jour même. Des fanions de couleur sont également disposés sur la plage. C’est un modèle prévisionnel développé par la Ville de Québec, en collaboration avec l’Université Laval et l’Institut national de recherche scientifique (INRS), qui a été utilisé l’an dernier. La Ville a jugé qu’il avait bien fonctionné, si bien qu’il continuera d’être utilisé cette année.

Au cours de l’été 2016, la qualité de l’eau a été jugée suffisante 41 jours et insuffisante 39 jours, si bien que les visiteurs ont pu se baigner environ un jour sur deux.

Gestev, le gestionnaire de la baie de Beauport, a reçu 65 500 visiteurs l’an dernier, ce qui est deux fois plus qu’en 2015, lorsque la baignade était interdite.

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