L’étude sur la qualité de l’air élargie…et enfin lancée

Valérie Gaudreau, Le Soleil, publié le 01 mai 201

(Québec) Un an et demi après une première annonce, la Ville de Québec lancera finalement une étude sur la qualité de l’air dans Limoilou. Même montant de 440 000$ qu’en 2015, mais un territoire élargi à la toute la basse-ville et à Vanier pour évaluer l’impact des activités du Port de Québec et de diverses industries sur la santé des citoyens.

«Cette étude, elle est due. Les gens l’attendent depuis longtemps. Là, on va avoir un vrai portrait. C’est une très bonne nouvelle pour les citoyens», a lancé la conseillère de Limoilou, Suzanne Verreault à propos de cette vaste analyse qui se déroulera jusqu’en 2019.

Vrai que l’administration Labeaume et les autorités de santé publique avaient déjà fait une annonce semblable en 2015. Rien de neuf, donc, aux yeux de la conseillère de l’opposition Anne Guérette qui a en substance reproché lundi de servir du réchauffé.

«On est toujours au même point, les citoyens de Limoilou n’ont pas de réponse concrète et là on va avoir les résultats dans deux ans, a-t-elle dit à propos de cette initiative lancée dans la foulée des épisodes de «poussière rouge» dans Limoilou en 2012.

«On élargit à la basse-ville de Québec et à Vanier. Oui ç’a pris du temps, mais finalement plus de monde vont en profiter», a dit le maire de Québec Régis Labeaume pendant le conseil municipal de lundi.

Un peu plus tôt, le maire, des élus de son équipe ainsi que le Dr François Desbiens, directeur de Santé publique pour la Capitale-Nationale et son adjointe Isabelle Goupil-Sormany, ont présenté l’étude qui pourra, à terme, permettre d’identifier différents impacts nuisibles sur des problèmes cardiaques ou respiratoires ainsi que différents irritants.

Un comité-conseil sera composé de citoyens, représentants d’entreprises du secteur comme le Port de Québec, Arrimage, l’incinérateur municipal, la papetière White Birch et Glencore.

Mandat recentré

L’analyse de la qualité de l’air se fera à partir des données du ministère de l’Environnement et on analysera aussi les nuisances liées aux poussières grossières, des dépôts qui ne sont pas nécessairement détectés par des analyses basées uniquement sur la qualité de l’air.

Dr Desbiens a d’ailleurs attribué en partie à ces changements le temps écoulé entre les deux annonces avant de lancer finalement l’étude. Une période, dit-il, qui a permis de «concentrer le mandat». En novembre 2015, on souhaitait en effet évaluer les impacts du bruit, par exemple. «Les scientifiques ont dit qu’on embrassait trop large par rapport à l’argent qu’on avait», a admis Dr Desbiens.

«Les gens voulaient que les 400 000$ aillent exclusivement sur la qualité de l’air», a dit M. Labeaume.

Ajouts salués 

Sans voir véritablement de neuf dans cette deuxième annonce pour essentiellement la même étude, la citoyenne Véronique Lalande a tout de même salué l’élargissement du périmètre d’analyse à la basse-ville et à Vanier.

«C’est la même chose qui avait été annoncée, mais tant mieux si on a pris le temps pour mieux faire les choses», a dit en entrevue au Soleil lundi soir celle qui avait sonné l’alarme sur les poussières de nickel émanant du Port de Québec il y a cinq ans déjà. Aujourd’hui porte-parole de l’Initiative citoyenne de vigilance du port de Québec, Mme Lalande voit aussi d’un bon oeil le fait que l’étude présentée lundi se penchera aussi sur les poussières grossières.«Au moins les choses bougent», a-t-elle conclu.

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