Promenade Samuel-De Champlain: une occasion manquée, selon Denis de Belleval

Isabelle Porter, Le Devoir, publié le 17 janvier 2015
Denis de Belleval
Denis de Belleval. L’ancien d.g. de la Ville de Québec estime qu’une reconfiguration de l’autoroute 440 serait bienvenue dans l’est de Québec (Photo: Yan Doublet, Le Devoir)

Denis de Belleval croit que le gouvernement et la Ville de Québec auraient tort de ne pas profiter de la phase 4 de la promenade Samuel-De Champlain pour reconfigurer l’autoroute 440 dans le secteur de Beauport.

« Il y a vraiment un surplus de voies de circulation à cet endroit », fait valoir l’ancien directeur général de la Ville qui a aussi été ministre des Transports dans le premier gouvernement de René Lévesque.

M. De Belleval a sursauté quand il a appris dans Le Devoir que la Ville et le gouvernement libéral ne comptaient plus reconfigurer l’autoroute à cet endroit comme ils l’avaient fait pour la première phase de la promenade.

La future phase 4 de la promenade Samuel-De Champlain se trouve entre le quartier Maizerets dans Limoilou et les chutes Montmorency. Elle doit suivre l’autoroute 440 sur 8,5 km en direction est, vers Sainte-Anne-de-Beaupré.

Dans un article publié le 31 décembre , la porte-parole de la Commission de la capitale nationale expliquait qu’on avait décidé de ne plus toucher à l’autoroute parce qu’elle était encore en très bon état. La vice-présidente du comité exécutif à la Ville, Julie Lemieux, ajoutait que ce n’était pas idéal de restreindre les voies à cet endroit puisqu’il s’agit d’une entrée majeure dans la capitale.

Des arguments qui ne tiennent pas selon Denis de Belleval. Le flux de la circulation dans ce secteur est loin de justifier autant de voies autoroutières, dit-il. Il relève notamment qu’entre Boischatel et les chutes, l’autoroute compte parfois six voies, dont deux semblent inutiles. Il montre aussi du doigt d’immenses terre-pleins qui occupent trop d’espace. « C’est évident qu’on n’a pas besoin de toutes ces voies », a-t-il fait valoir lors d’un entretien sur les lieux. « C’est toute la structure de la route qu’il faut repenser. »

Il plaide qu’à plusieurs endroits, deux voies seraient suffisantes et permettraient d’aménager un boulevard urbain tout en libérant des espaces près du fleuve pour les vélos et piétons.

À cet égard, il note que la piste cyclable qui longe actuellement l’autoroute est presque un repoussoir puisqu’elle se trouve cachée derrière l’autoroute, sans vue sur le fleuve de l’autre côté de la circulation. « Il faut vraiment aimer le vélo pour circuler là… », se désole-t-il.

Interrogé sur les coûts liés à un tel choix, il concède que c’est un facteur à prendre en compte, mais estime que la question mérite au moins d’être discutée. « Je plaide pour une véritable conversation là-dessus, un débat, qu’on discute de nos valeurs. »

Le projet de la promenade est coordonné par la Ville de Québec, le ministère des Transports et la Commission de la capitale nationale. Les trois partenaires doivent recevoir sous peu les résultats d’une étude précisant les contours de ce projet.

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